Périphérique parisien : 50 ou 70 km/h, l’heure des choix va sonner

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L'abaissement de la limitation de vitesse de 70 à 50 km/h sur le périphérique parisien aura des répercussions sur le temps de trajet des conducteurs routiers.

Crédit photo Christophe Barette
Depuis plusieurs mois, la mairie de Paris souhaite abaisser la limitation de vitesse sur le périphérique parisien. Dans une interview sur RTL le 9 septembre, Anne Hidalgo, la maire, a dévoilé son nouveau calendrier : elle veut appliquer la limite à 50 km/h dès le 1er octobre. Mais l’axe étant « d’intérêt national », il faudra l’aval de l’Etat.

« Pour les 50 km/h, cela relève de ma décision, ça sera le 1er octobre. On y travaille depuis 2018, ce n’est pas un sujet nouveau ». Anne Hidalgo, souhaite abaisser la vitesse sur les 35 km du tronçon parisien dans deux semaines. La maire de Paris estime que ce passage à 50 km/h va limiter les nuisances sonores pour les habitants proches de l'artère routière, et améliorer la qualité de l’air ainsi que l’accidentologie.

Cette mesure concerne 1,1 million de véhicules, dont près de 200 000 véhicules de livraison et environ 110 000 poids lourds, utilisant chaque jour les 35 km qui ceinturent la capitale. Et dont une minorité sont des résidents parisiens.

L'Etat pourrait intervenir. Depuis 2017, la mairie de Paris dispose des prérogatives sur l'instauration de la limitation de vitesse sur le périphérique. Pourtant, le projet pourrait ne pas voir le jour tout de suite contrairement à la volonté du Conseil de Paris, car l’axe routier est d’intérêt national.

Anne Hidalgo seule contre tous. « Le périphérique fait partie des voies sur lesquelles je peux imposer un certain nombre de prescriptions, car ce sont des axes structurants, déclarait fin mai Laurent Nuñez, préfet de police de Paris. Il y a encore des études à apporter. J’ai besoin de comprendre l’impact qu’il va y avoir pour le bon fonctionnement ».

« Ce projet nécessite à la fois une expertise des services de l’Etat responsables du réseau routier national francilien et une consultation des collectivités publiques limitrophes », a rappelé dans un courrier la préfecture de région à la mairie, fin juillet. Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, réaffirme de son côté, sa volonté de se voir transférer la compétence de gestion du boulevard périphérique.

L’ex-ministre des Transports, Clément Beaune avait en son temps parlé « d’aberration ». Il est reproché à la mairie de Paris de n'avoir pas mené d'étude d'impact en amont de cette annonce.

Quel est l'impact réel d'un périphérique limité à 50 km/h ?

Sécurité routière : Le nombre d'accidents de la route constatés sur le périphérique est à la baisse ces dernières années, mais à ce jour aucun lien de causalité n'a été établi par rapport à la réduction de la limitation de vitesse, passée de 90 km/h à 80 km/h en 1993, puis à 70 km/h en 2014.

Qualité de l’air : « Contrairement à l'idée reçue, l'abaissement de la limitation de vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien n'aurait aucun effet sur les émissions polluantes », selon l'association 40 millions d’automobilistes.

Mais le plus étonnant est la position très prudente d'AirParif, l’organisme qui mesure la qualité de l’air en Île-de-France. « La baisse d’une limitation à 50 km/h au lieu de 70 km aura un impact très limité sur la pollution de l’air », estime Karine Léger sa directrice dans les colonnes de "Ouest France". 

Nuissances sonores : En 2014, l'abaissement de la vitesse maximale du périphérique de 80 à 70 km/h a permis une baisse de la pollution sonore de 1,2 dB la nuit et de 0,5 dB le jour, selon l’observatoire du bruit en Île-de-France.

Qu’en pensent les transporteurs ? « Abaisser la vitesse sur cet axe structurant où environ 110 000 poids lourds circulent quotidiennement, c’est allonger les temps de trajets notamment lorsque la circulation est fluide, principalement en période nocturne et congés scolaires en journée, explique l'organisation Union TLF dans un communiqué. Concrètement, cette mesure impacterait les plans de transport en Île-de-France en augmentant les délais d’acheminement. Cela reviendrait à baisser la productivité de nos activités, et entraînerait mécaniquement des surcoûts pour toute la chaîne logistique ».

Que propose l’Union TLF ? « Une meilleure prise en compte des réalités des professionnels de la logistique. A minima, la vitesse maximale autorisée de circulation des transporteurs professionnels doit être maintenue à 70km/h entre 19 h et 7 h. Une autre solution pourrait être de moduler la vitesse en fonction de l’état du trafic ».

Et ce n'est pas le seul débat à venir sur le périphérique ! En plus de l'abaissement de la limitation de vitese, la mairie de Paris souhaite réserver la voie de gauche au covoiturage, aux transports en commun et aux taxis.


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