Salaires : les négociations annuelles seront difficiles selon Patrick Blaise, délégué syndical de la CFDT Route

La CFDT Route est le premier syndicat du secteur du TRM. Il envisage des négociations annuelles sur les salaires compliquées entre 2024 et 2025.

Crédit photo YBO ACO
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires dans le secteur du transport routier de marchandises (TRM) sont lancées. La réunion entre syndicats et organisations d'employeurs du 12 novembre s'est soldée par un score nul, comme le craignait la CFTC : aucune augmentation à l'horizon sur les grilles de 2024... Patrick Blaise, secrétaire général de la CFDT Route, premier syndicat du secteur, fait un état des lieux.

Avec les faibles marges qu'enregistrent les entreprises de transport en 2024, les négociations sur les salaires vont-elles être compliquées ?

Lorsque nous avons rencontré le nouveau ministre délégué aux Transports, en octobre, nous lui avons fait remonter la problématique des réductions de cotisations patronales sur les bas salaires (inférieurs à 2 882,88  €), le fameux « allègement Fillon ». Prenez l'exemple de la Brink's dans le transport de fonds : en une année elle a obtenu 2 millions d'euros d'allègement sur les charges patronales. Nous souhaitons que le plafond de ces bas salaires augmente, de façon à ce que les entreprises soient poussées à augmenter les salaires. Car dans ces conditions, elles n'ont aucun intérêt le faire.

Patrick Blaise, secrétaire général de l'Union fédérale route FGTE-CFDT.
Crédit photo : DR

Pourquoi la réunion du 12 novembre sur les NAO, qui sont obligatoires, a-t-elle tourné court ?

Cette année en effet, les NAO démarrent très mal dans le TRM. La prochaine réunion n'est programmée que début janvier 2025. Nous demandons, au minimum, que l’augmentation couvre l’inflation, d'obtenir un 13e mois conventionnel, ainsi que la fin des salaires inférieurs du Smic. Cela va être compliqué.

Dans le secteur de la logistique, une réunion NAO est prévue, mais avec Force Ouvrière, nous la boycottons car les employeurs nous ont annoncé qu’ils n’envisageaient pas d’augmentation...

Les employeurs sont-ils en passe de s'engager sur un règlement encadrant le chargement et déchargement des véhicules de transport de marchandises ?

Chez les logisticiens, les marges s'étalent entre 8 et 11 % alors que dans le transport, elles s’établissent entre 1 et 3 %. Avec l’automatisation, les plateformes ont gagné en productivité. Les logisticiens préfèrent que les conducteurs chargent et déchargent. Ils augmentent ainsi leurs marges. Aujourd’hui si une entreprise de transport ne fait pas de logistique, c'est terminé. Notre priorité est également de finaliser un accord sur le chargement déchargement. Le nouveau ministre a bien compris la situation, il connaît les chiffres y compris celui des fermetures d’entreprises du transport.

À lire également : NAO : 2024 sera une année blanche (L'Officiel des Transporteurs) : FO et la CGT ont pour leur part demandé une revalorisation des grilles de 3,5 % et de 7 %. Le second round des négociations devrait se dérouler le 9 janvier prochain.

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