C’était l’une des principales promesses électorales du chancelier Social-démocrate allemand Olaf Scholz. Le salaire minimum allemand -actuellement de 9,82 euros de l’heure– sera porté à 10,45 euros au 1er juillet et à 12 euros au 1er octobre. Au total, 6 millions de personnes vont directement profiter de cette augmentation ainsi que les 2,6 millions de salariés du pays touchant moins de 12 euros de l’heure.
L’hôtellerie, la restauration mais aussi la logistique sont les secteurs les plus concernés. "Les conducteurs de camions, un marché confronté à une grave pénurie de routiers, ne sont pas vraiment concernés, confirme Dirk Engelhardt, le président de la fédération des transporteurs BGL. Ils gagnent déjà plus de 12 euros de l’heure."
Un défi
Pour la logistique et le secteur des livraisons par contre, cette nouvelle hausse du salaire minimum est un défi. Le secteur est régulièrement accusé par les syndicats de pratiquer des salaires inférieurs au salaire minimum. Les services de livraison DPD et Hermes sont notamment visés par le syndicat des services Verdi, qui les accuse de recourir à des sous-traitants polonais payés au paquet livré et sans cotisations sociales. "Seuls 120 des 11 000 coursiers de DPD sont des salariés directs de l’entreprise", dénonce Verdi.
Mêmes accusations à l’encontre des centres de logistique, notamment ceux d’Amazon, régulièrement épinglés par les partenaires sociaux. Pour ces secteurs, la pression sur les salaires, aggravée par la prévision d’un taux d’inflation proche de 6 % cette année, pourrait rendre les recrutements plus difficiles sans révision des salaires à la hausse.
Le salaire minimum avait finalement été introduit en Allemagne en janvier 2015, après des années de débats autour des "salaires immoraux" versés dans certaines branches telles que la restauration, où des salaires de 5 euros de l’heure étaient monnaie courante. La chancelière Angela Merkel, longtemps réticente, avait du céder face aux pressions de son partenaire de coalition et des syndicats.