Un bateau chinois concentre soupçons et interrogations après la rupture de câbles en mer Baltique

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Le Yi Peng 3, un vraquier construit en 2001 et propriété de l'entreprise chinoise Ningbo Yipeng Shipping Co., est à l'arrêt depuis le 19 novembre au milieu du détroit de Kattegat, entre le Danemark et la côte ouest de la Suède.

Crédit photo Ritzau Scanpix via AFP
Alimentant une intense activité diplomatique, un bateau chinois immobilisé depuis trois jours à proximité des côtes danoises, concentre les soupçons après la rupture de deux câbles sous-marins dans la mer Baltique.

L'info. Un bateau chinois immobilisé depuis trois jours à proximité des côtes danoises, concentre les soupçons après la rupture de deux câbles sous-marins dans la mer Baltique et se trouve au centre d'une intense activité diplomatique.

Le Yi Peng 3, un vraquier construit en 2001 et propriété de l'entreprise chinoise Ningbo Yipeng Shipping Co., est à l'arrêt depuis le 19 novembre au milieu du détroit de Kattegat, entre le Danemark et la côte ouest de la Suède. La Défense danoise a reconnu le 20 novembre qu'elle surveillait le bateau chinois.

Son sort semble suspendu à l'évolution de l'enquête judiciaire suédoise mais également aux contacts diplomatiques entre pays concernés, en particulier Danemark, Chine et Suède, en raison de sa localisation dans les eaux internationales.

"La Chine travaille actuellement avec les parties concernées, y compris le Danemark, afin de maintenir une communication fluide par les voies diplomatiques", a reconnu un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Des contacts. Copenhague a évoqué dès jle 21 novembre des "contacts diplomatiques" avec des pays non spécifiés tout en disant avoir des capacités limitées d'intervention.

"Le Danemark n'est pas propriétaire des câbles endommagés et le navire se trouve actuellement dans les eaux internationales", a indiqué à l'AFP le ministère des Affaires étrangères danois. Les eaux internationales échappent à la juridiction des Etats qui ne peuvent pas entreprendre d'action coercitive contre un navire.

En réponse. La diplomatie chinoise a rejeté, dès le 20 novembre, les soupçons visant son bâtiment, affirmant avoir "toujours rempli pleinement ses obligations en tant qu'Etat du pavillon" et "exigé des navires chinois qu'ils respectent scrupuleusement les lois et les réglementations en vigueur", a dit Lin Jian, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Enquête pour sabotage. Deux enquêtes judiciaires sont en cours, dont l'une est conduite par la police suédoise pour "sabotage" et concerne les deux avaries de câbles qui sont survenues toutes deux dans les eaux suédoises.

Le câble de télécommunications, l'"Arelion", reliant l'île suédoise de Gotland à la Lituanie, a été abîmé le 17 novembre. Un deuxième câble sous-marin, le "C-Lion1" reliant la Finlande à l'Allemagne s'est rompu le 18 novembre.

Or, le vraquier chinois était dans la zone des deux câbles au moment de leurs avaries, selon des sites de surveillance du trafic maritime.

Une première inspection. Assistant la police dans son enquête, la marine suédoise a pu déjà inspecter le premier câble germano-finlandais, qui se trouve à une profondeur de 30 à 40 mètres. Elle a commencé à inspecter le câble suédois-lituanien le 20 novembre.

"Nous sommes sur place avec une caméra sous-marine pour voir ce qui a pu se passer", a expliqué Jimmie Adamsson, porte-parole de la marine suédoise à l'AFP, précisant que les conditions météo et la localisation, entre 100 et 150 mètres de profondeur, rendaient l'opération plus difficile.

Une deuxième enquête. En parallèle, la Finlande a ouvert une enquête pour "dommages criminels aggravés" et "interférence aggravée avec les communications" concernant l'avarie du câble germano-finlandais.

Un navire des gardes-côtes finlandais transportant des enquêteurs est en route pour inspecter le câble germano-finlandais, a indiqué vendredi la police finlandaise.

Une attaque hybride. Le Yi Peng 3 avait quitté le port russe d'Oust Louga, à l'ouest de Saint-Pétersbourg, le 15 novembre, selon le site en ligne VesselFinder. En raison des tensions autour de la mer Baltique, en particulier avec la Russie, plusieurs dirigeants européens ont évoqué la possibilité d'une "attaque hybride", en allusion aux actions russes.

Le premier à évoquer l'hypothèse d'un sabotage a été le ministre de la Défense allemand: "Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident", a dit le 19 novembre Boris Pistorius. Le Kremlin a jugé risibles les accusations des dirigeants concernés.

Non élucidé. Les deux incidents survenus à 48 heures d'intervalle rappellent le sabotage en septembre 2022 des gazoducs Nord Stream, jusqu'ici non élucidé.

En octobre 2023, un gazoduc sous-marin entre la Finlande et l'Estonie, le Balticconnector, avait été endommagé par l'ancre d'un cargo chinois, comme l'a montré l'enquête finlandaise.

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