En mars 2023, Sogestran Logistics, la branche commission de transport de l’armateur fluvial et maritime havrais, lançait son service SoBlue en vue de développer un transport fluvial bas carbone de conteneurs sur l’axe Seine. L’Oural, automoteur de 135 m d’une capacité de 270 EVP, utilisait pour cela le HVO (huile végétale hydrotraitée) carburant fourni par Altens, offrant une réduction de 90 % des émissions de carbone sur sa rotation entre Le Havre et Gennevilliers.
Depuis, un deuxième automoteur de la flotte Sogestran a recours au carburant : il s’agit du Bosphore, automoteur de 135 m, également intégré à l’offre SoBlue de Sogestran Logistics. Plusieurs clients ont en effet fait le choix du recours au HVO pour décarboner leurs transports, malgré le surcoût lié à l'utilisation de ce carburant.
Stratégie de décarbonation
Le 27 septembre, Sogestran Logistics et Hapag-Lloyd ont annoncé avoir conclu un contrat au terme duquel la compagnie maritime allemande s’est engagé à utiliser l’offre SoBlue du transporteur fluvial havrais pour tous les conteneurs que l'armateur allemand doit transporter sur l’axe Seine. La compagnie s'est engagé à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2045, « grâce à l'utilisation de carburants alternatifs. »
HVO, un carburant convoité
Le HVO (huile végétale hydrotraitée) est un des carburants alternatifs les plus faciles à mettre en œuvre pour les transporteurs fluviaux, puisqu’il peut s’utiliser en remplacement ou en complément du gasoil habituellement consommé sans nécessiter la moindre modification. Avec, à la clé, une réduction annoncée de 90 % des émissions de carbone. Il s’agit en effet le plus souvent d’huiles végétales recyclées. C’est là une des grandes différences avec le B100, qui est aussi produit à partir d’huiles végétales.
Le HVO pourrait être un carburant de transition idéal pour la décarbonation du transport fluvial si les ressources en huiles végétales recyclées étaient disponibles en quantités suffisantes. Ce ne sera sans doute pas le cas pour toute la filière fluviale, d’autant que le secteur aérien s'y intéresse pour sa transition vers des carburants alternatifs au kérosène.
Étienne Berrier