En 2019, le port d’Anvers s’était fixé l’objectif de doubler la part modale du ferroviaire pour les transports terrestres, en la portant de 7 % à 15 % d’ici 2030. Pour ce faire, le premier port de Belgique s’appuie sur Railport Antwerpen, organisation qui regroupe l’autorité portuaire d’Anvers et de grandes organisations de chargeurs intéressées par une amélioration de la desserte ferroviaire du port. Cela a abouti à une nouvelle, "vision ferroviaire élaborée en collaboration avec Infrabel ", société publique qui gère l’infrastructure ferroviaire en Belgique.
Début 2024, c’est dans ce cadre que Railport et l’autorité portuaire d’Anvers-Bruges (les deux ports ont fusionné entre-temps) ont lancé une nouvelle organisation du transport ferroviaire dans la zone portuaire, consistant à regrouper les wagons isolés. L’amélioration de l’organisation du premier et du dernier kilomètre est en effet un point-clé du développement du rail dans les ports.
Amélioration du service pour les wagons isolés
"Le regroupement consiste pour Railport à organiser un achat groupé pour le transport à l'intérieur du port, notamment le premier/dernier kilomètre. Les entreprises participantes peuvent alors faire enlever et amener des wagons à une gare de triage au prix fixé, ou les faire livrer chez elles à partir d'une gare de triage", explique le port d’Anvers-Bruges.
Près d’un an après le lancement de ce nouveau système de regroupement des wagons isolés, l’autorité portuaire dresse un bilan tout à fait satisfaisant de son efficacité. Il est notamment fait état par les chargeurs d’une "amélioration de la qualité du transport ferroviaire dans la zone portuaire".
Autre avancée : le prix des prestations de transport ferroviaire a baissé, même si l’effet de cette baisse de tarif reste limitée par les faibles distances parcourues sur le réseau ferré portuaire. Du côté des terminaux portuaires aussi, cette organisation de regroupement des wagons isolés est positive, puisqu’il y a désormais un seul interlocuteur entre le terminal et la gare de triage.
Augmenter les échanges de données numérisées
Des points restent cependant à améliorer, en particulier en ce qui concerne le partage d’information entre les différents acteurs. « Il est important pour les clients et les opérateurs ferroviaires d'avoir une meilleure vue de leurs wagons, à la fois dans la gare de triage et pendant le transport dans la zone portuaire », estime le port d’Anvers-Bruges, pour qui cette évolution passe par des échanges numériques de données : « Cela nécessite la coopération de tous les maillons de la chaîne. Lorsque les chargeurs partagent leurs données de fret avec Railport, le système sait où se trouvent leurs wagons et où ils doivent aller. Le transport peut ainsi être coordonné avec les installations de déchargement ou de chargement. En outre, ces informations sont également nécessaires pour l'optimisation et la sécurité du trafic ferroviaire dans le port. »
Le port souligne un autre avantage à ce regroupement des wagons isolés : leur transport pourra se faire de façon plus efficace pendant les travaux qui s’annoncent sur le réseau ferré portuaire dans les prochaines années, dont les plus importants concernent le doublement et l’électrification de la ligne 11 et la desserte ferroviaire du nouveau bassin à marée en rive gauche du port.
