Opérant 92 magasins dans l’Hexagone, Castorama, qui emploie près de 11 000 collaborateurs, est un acteur majeur du bricolage et de l’amélioration de la maison. Depuis plusieurs années, le développement durable est au cœur de la stratégie du groupe. « En matière d’empreinte carbone, nous avons l’objectif de diminuer de 40 % les émissions de CO2 des produits vendus par notre enseigne à l’horizon 2025 par rapport à 2017 », souligne Étienne de La Côdre, directeur transports et logistique chez Kingfisher France (maison mère de Castorama et Brico Dépôt). Dans ce cadre, cela fait plusieurs années que Castorama cherche à décarboner son transport pour l’approvisionnement de ses entrepôts et ses magasins. « Actuellement, l’acheminement de notre fret s’effectue à 82 % par la route. Outre la route, nous nous appuyons sur le transport fluvial et ferroviaire, ce qui nous permet de massifier les flux tout en évitant des émissions de CO2 liées à la route », indique Olivier Brize, coordinateur RSE Supply Chain chez Kingfisher France.
Si Castorama a commencé depuis longtemps des démarches de développement durable, ce n’est que récemment qu’il les a structurées. « Nous avons adhéré à l’initiative Fret21 pour avoir un référentiel chiffré en 2022. À l’époque, nous nous étions fixés de réduire nos émissions de carbone de 5 % à l’horizon 2024. Au premier semestre 2023, nous sommes déjà parvenus à dépasser cet objectif, avec une diminution de 16 % de nos émissions », se félicite Étienne de La Côdre. Une performance résultant des projets portés par les équipes de la supply chain. Castorama a optimisé et réduit le nombre de kilomètres parcourus par ses transporteurs, permettant d’économiser 1 800 tonnes de CO2 sur un an. « Nous sommes convaincus qu’il n’existe pas une solution unique de transport durable, mais une multitude d’initiatives qui, combinées les unes aux autres, nous permettent de renforcer nos engagements responsables sur l’ensemble de la chaîne logistique », affirme Olivier Brize. L’enseigne a privilégié des moyens de transport plus durables, notamment en développant le fret fluvial par barge. C’est ainsi qu’il a massifié son transport entre Le Havre (76) et Gennevilliers (92), lui permettant de décarboner l’approvisionnement de plusieurs sites de l’enseigne en Seine-et-Marne (Châtres, Brie-Comte-Robert et Moissy-Cramayel). Un transport fluvial qui permet d’éviter la mise sur la route de 1 400 camions, soit une économie de 300 tonnes de CO2 par an. Pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, Castorama s’appuie aussi sur le combiné rail-route. C’est ainsi que 18 % des marchandises acheminées en magasins Castorama passent par ce mode, aidant à réduire l’émission de 5 000 tonnes de CO2 par an. Un transport que l’enseigne souhaite développer à l’avenir : elle étudie le déploiement de nouveaux axes ferroviaires pour massifier l’acheminement des marchandises.
Castorama sélectionne les transporteurs travaillant pour lui au travers d’appels d’offres. « Nous avons plusieurs critères pour choisir les transporteurs avec lesquels nous travaillons : le prix, la qualité de service et la durabilité du transport au travers de leur politique RSE et l’utilisation de véhicules ayant les plus faibles émissions carbone », insiste Étienne de La Côdre. Revendiquant « des dizaines de milliers de camions sortant de ses sites logistiques », Castorama s’appuie principalement sur six camions roulant au bioGNV. Un mode de transport vert qu’il compte développer. « Nous recourrons également à des véhicules roulant au B100 et, pour aller plus loin, nous étudions la possibilité d’utiliser d’autres carburants : HVO à base d’huiles végétales, XTL,… », indique Olivier Brize. Avant d’ajouter : « Les camions électriques ne sont pas encore adaptés à notre activité. »
Au-delà de recourir à des véhicules plus écologiques, Castorama optimise le remplissage auprès de ses transporteurs. « Nous avons également initié la démarche Magic Pallet en février 2021. Il s’agit d’une plateforme qui vise à réduire le transport de palettes vides lors des retours, les mettant à disposition d’autres prestataires locaux en ayant besoin. Ce qui permet d’éviter 500 000 kg de CO2 par an lié au transport à vide », précise Olivier Brize.
