« Nous savons que François Durovray est accessible et ouvert au dialogue »
Jean-Marc Rivera, délégué général de l’OTRE
« Il était important pour nous d’avoir un ministre de plein exercice et pas un secrétaire état, point sur lequel nous avions des inquiétudes. On constate par ailleurs que le ministre n’est plus rattaché au ministre de l’Ecologie écologie mais à Mme Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. C’est un changement qu’il va falloir comprendre et analyser. En tous cas, si on regarde l’ordre des ministres, on voit que Catherine Vautrin est numéro 3 du gouvernement, donc c’est un ministère qui porte. C’est important car sur bon nombre de sujets, la question arbitrage se posera.
Ensuite, nous connaissons M. Durovray, nous avons eu des échanges avec lui, principalement sur l’Île-de-France. C’est quelqu’un que nous connaissons, nous savons qu’il est accessible et ouvert au dialogue. Nous avons la satisfaction d’avoir un ministre de plein exercice, et quelqu’un qui a un intérêt pour le transport et les mobilités. Nous aurons toutefois à le convaincre sur un certain nombre de mesures.
Nous avons pu noter que M. Durovray n’a pas toujours pris que des positions favorables aux poids lourds, sur les écotaxes régionales ou les méga camions. Ce sont des sujets sur lesquels on reviendra avec lui, pour l’inciter à revoir sa position. Mais le premier sujet qui arrivera est celui de la fiscalité liée au PLF. Il est évident pour nous que la mesure ne doit pas entrer en action au sein du PLF 2025. Au-delà du PLF, les enjeux pour l’OTRE se portent sur la juste répartition de la valeur (sanction des prix abusivement bas, les questions liées aux palettes, aux temps d’attente chez les clients…). Nous considérons qu’il faut mieux accompagner nos entreprises à mieux valoriser et vendre le transport, dans un secteur très concurrentiel. »
« Le vrai sujet pour nous est celui de la loi de finances et des questions fiscales »
Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR
« C’est un suspense à chaque fois de savoir si nous aurons un ministre dédié donc nous nous réjouissons que ce soit le cas. Nous connaissons François Durovray, c’est quelqu’un qui connaît le transport. Le fait qu’il soit maintenant rattaché au ministère des Territoires nous intéresse car pour nous il y a un lien entre le transport et la logistique et l’aménagement du territoire, le dynamisme du bassin d’emploi.
Nous avons un ministre qui connaît ces sujets, mais le vrai sujet pour nous est celui de la loi de finances et de la façon dont on va aborder les questions fiscales dans ce contexte économique. Ce n’est pas le moment de commencer à raboter la ristourne de la TICPE, car ce serait une augmentation fiscale que les entreprises auraient beaucoup de mal à supporter, dans un contexte de gel des investissements. On met cela en articulation avec le dispositif de taxe carbone européenne (ETS) qui va entrer en vigueur en 2027 et qui doit s’anticiper.
Même si ce sujet sera moins de son ressort en tant que ministre, nous lui parlerons de sa position sur l’écotaxe régionale, sujet sur lequel nous travaillons en Alsace et dans le Grand Est.
Nous ne sommes pas inquiets que le ministère ne soit plus rattaché au ministère de la Transition écologique, nous aurons aussi en parallèle des discussions avec ce ministère. Nous sommes en revanche plus inquiets concernant les bruits que nous entendons sur la lettre plafond, le rabot des aides de l’Ademe et la révision des CEE car aujourd’hui on sait que sans coup de pouce de l’Etat, l’achat des véhicules zéro émission est très compliqué. »
« La priorité doit être donnée à la compétitivité de nos entreprises »
Eric Hémar, président de l’Union TLF
« Nous saluons la nomination de François Durovray en qualité de ministre des Transports. L’Union TLF sera un interlocuteur proactif et exigeant pour défendre les acteurs du transport de marchandises et de la logistique. Dans un contexte économique difficile pour notre secteur, la priorité doit être donnée à la compétitivité de nos entreprises pour répondre aux besoins du pays et aux attentes de nos concitoyens sur la nécessaire transition écologique de la filière » a réagit Eric Hémar, président de l’Union TLF dans un communiqué diffusé ce week-end.
Le syndicat a également rappelé ses trois revendications principales : la baisse du niveau de la fiscalité des entreprises, la défense de la compétitivité de la chaîne logistique, le maintien du soutien au verdissement des flottes. Ces revendications s’inscrivent dans un contexte d’un grand nombre de défaillances dans le secteur, d’une conjoncture économique dégradée, dans un contexte « de très forte concurrence étrangère et face au mur d’investissements que représente la transition écologique pour notre secteur. »