Fin avril, la plateforme d’échange et de réflexion sur le transport, le développement l’intermodalité est l’environnement (TDIE) a dévoilé un rapport de travail sur la situation du transport européen. Au sein de ce document destiné aux candidats aux élections européennes de juin prochain, le Conseil scientifique du think tank dresse un panorama du transport (marchandises et voyageurs) tous modes confondus sur le Vieux Continent. « Nous espérons contribuer utilement à la mobilisation des candidates et des candidats sur ces questions très importantes pour nos concitoyens, et favoriser ainsi la considération des questions de transport au plus haut niveau de la représentation française au sein du futur Parlement européen », indiquent Philippe Duron et Louis Nègre, coprésidents de TDIE.
La route prédomine dans le transport de marchandises
En regardant la répartition modale du transport européen de marchandises, les travaux, quii s’appuient sur des données de 2022, révèlent que la route représente 54,3 % du total, contre 11,9 % pour la voie ferroviaire, 4 % sur le fluvial et 27,2 % pour le maritime. Au niveau hexagonal, le fret est transporté à 87,6 % sur la route, dont 50 % par des poids lourds issus du pavillon français. En comparaison, le fret ferroviaire ne représente que 10,4 % tandis que le fluvial ne totalise que 2 % du total. En volumes, le transport terrestre de marchandises (rail et route) reste stable entre 2021 et 2022 (-0,3 %), à 338 milliards de tonnes-kilomètres. À noter que « l’activité est stable dans le transport routier par poids-lourds tandis qu’elle recule dans les transports ferroviaire et fluvial » selon l’étude.
Vers une politique européenne des transports
Le think tank TDIE indique qu’il est nécessaire de procéder à de grands changements pour répondre aux nouveaux enjeux de mobilité et de logistique dans un cadre de décarbonation et de digitalisation. Dans ce cadre, il souligne que la planification des infrastructures et leur financement sont essentiels à une politique ambitieuse sur le transport. Cela passe notamment par le déploiement du RTE-T en vue de favoriser le report modal et la décarbonation des transports. En outre, TDIE insiste sur le fait que le secteur du transport est confronté à une pénurie de main d’œuvre compétente : elle recommande une véritable politique de renforcement des qualifications et des formations en vue d’une reconnaissance mutuelle des diplômes entre États membres.