Jean-Marie Charbonnier (Soreco) : « Le paiement des congés en cas d’arrêt de travail a fait mal aux entreprises »

Jean-Marie Charbonnier, directeur et fondateur de Soreco

Crédit photo Stéphanie Trouvé / Pixel6tm
Chez Soreco, spécialiste de la gestion de la paie dans le transport qui gère quelque 2000 entreprises clientes actives, la dématérialisation n’est pas une demande forcément en augmentation. En, revanche, elle permet non seulement une gestion plus rapide mais aussi d’être sûr d’être à jour au niveau des nouveautés réglementaires. Nous faisons le point avec Jean-Marie Charbonnier, directeur et fondateur de Soreco.

Quelles nouvelles mesures ont impacté les entreprises au niveau de la paie ?

Je n’en vois pas une qui ait aidé les entreprises. Au contraire, il y en a eu une qui a fait mal, c’est le paiement des congés en cas d’arrêt de travail, de manière rétroactive en plus… Pour certains transporteurs, cela représente un chiffre considérable et il faut qu’ils le provisionnent.

Voyez-vous une plus grande tendance à la dématérialisation chez les transporteurs depuis ces deux – trois dernières années ?

Pas forcément. De base, nous avons un module de dématérialisation. Nous avons fait le choix dès le départ d’utiliser le logiciel Silae. Mais quand on le propose la dématérialisation de certaines gestions, comme le permis de conduire, la FCO, la visite médicale ou encore le contrat de travail, on se rend compte que les transporteurs ont bien souvent déjà des outils. Cela fait double emploi, ils ont déjà souvent en interne ce genre d’outils dématérialisés, par exemple sur leurs serveurs. À travers le logiciel Silae, ces options font partie des fonctionnalités si le client le souhaite. Ça peut même générer le contrat de travail, jusqu’à la signature électronique, sans besoin de transfert. Il se met directement dans l’espace salarié.

Quelles fonctionnalités les transporteurs cherchent-ils en priorité ?

Ce qui est recherché, c’est l’automatisation, l’interfaçage avec les autres logiciels d’informatique embarquée. Silae est déjà compatible avec la plupart d’entre eux, notamment tous les acteurs majeurs. Ça nous demande un travail en interne pour adapter cette interface, mais une fois que c’est fait, le temps gagné est considérable. Tout en sachant qu’il y a toujours un travail humain à un moment donné puisque on ne peut pas faire la paye directement en récupérant des données brutes. Par exemple, il faut peut-être vérifier que le chauffeur était en attente. Il faut une certaine validation. Mais les divers outils permettent néanmoins depuis ces dernières années de gagner pas mal de temps.

Comment les mises à jour réglementaires s’effectuent-elles ?

C’est automatique. Dès le moindre changement, il n’y a aucune action à réaliser pour le transporteur. La plupart de ces modifications concernent les grilles de salaire et les grilles d’annuités et de déplacement. Il faut au départ paramétrer le dossier. Par exemple, nous cochons par exemple une adhésion à une organisation patronale. Et lorsqu’un accord d’augmentation des grilles salariales est signé, les grilles changent automatiquement dans le logiciel selon la date prévue par l’accord si la fédération est signataire, ou à publication si ce n’est pas le cas.

Vous proposez un service d’accompagnement juridique. Quelles sont les demandes et quelles sont les incidences sur la paie ?

Nous proposons ce service depuis le début de notre activité, en droit social spécialisé transport avec une équipe de dix juristes. Beaucoup de nos fonctionnalités entendent créer des économies. Dans ce cadre, en septembre, nous lancerons le calcul du taux AT. Cet ajout vise à générer des économies au niveau des charges sociales. Depuis un an, nous voyons beaucoup de défaillances d’entreprises. Dans ce contexte, le poste charges sociales est très important, il faut le maîtriser car il y a des économies à faire. On permet à des entreprises de rester en vie, en les accompagnant pour qu’elles ne paient que ce qu’elles doivent réellement, pas plus. Parmi les options d’optimisation à considérer, il y a par exemple la déduction forfaitaire spécifique (DFS). Même si à terme elle est vouée à disparaître, elle n’a pour l’instant diminué que de 1% en 2024. Par ailleurs, nous proposons plus largement ce service à nos clients, avec un essai de quelques mois. On s’aperçoit très vite que beaucoup d’aspects ne sont pas à jour, comme les élections des représentants du personnel, obligatoires à partir de 11 salariés, bien que la mesure soit en vigueur depuis un bon moment.

Quels services annexes proposez-vous aux transporteurs ?

Nous avons aussi une activité recrutement, spécialisée transport, pour les cadres et agents de maîtrise. Nous sommes en fait un partenaire RH qui peut suivre un salarié de son entrée à sa sortie, en optimisant tous les postes possibles. Nous sentons moins la pénurie de salariés qu’il y a quelques années, notamment au niveau des conducteurs, en revanche il semble moins facile de trouver des exploitants et d’autres salariés sur les services transverses. D’ailleurs, nous nous rendons compte que les clients cherchent de plus en plus à se débarrasser de la gestion de la paie car c’est un poste pénurique. Ils se tournent donc vers les cabinets spécialisés.

 

Technologies

Social

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15