Le 22 juin dernier, l’Ademe a lancé un nouvel appel à projets de recherche destiné au secteur de la logistique baptisé Translog, qui vise à soutenir des projets "en phase de maturité avancée". Cet appel à projets s’alimente de la " vision 2030-2050" de l’Ademe qui prévoit une approche systémique du transport de marchandises en 2050, l’agence ne désespérant pas de réussir à augmenter les parts modales du transport ferré et du transport par voie maritime et fluviale.
Concentrer les flux
L’Ademe s’attaque également à l’optimisation des chargements en poids et en volume, notamment pour le e-commerce, qui concentre à lui seul 30 % des livraisons pour compte d’autrui dans les villes. Il s’agit de concentrer des flux constitués, dans leurs très grandes majorité, "de livraisons individualisées de colis de petite taille, acheminées jusqu’au domicile du consommateur dans plus de 60 % des cas".
Le dernier volet concerne le développement des livraisons à vélo en ville, ce moyen de transport "décarboné" ppouvant servir de relais final. L’appel d’offres est ouvert aux bureaux d’étude en logistique, aux acteurs du secteurs logistique, sociétés de la grande distribution, e-commerçants, start up et entreprises offreuses de solutions, également des territoires et collectivités territoriales.
Ruptures de charges
Pour intégrer le transport ferroviaire et fluvial dans les chaînes logistiques, l’Ademe entend promouvoir des projets qui parviennent à optimiser les ruptures de charge, comme par exemple de nouvelles techniques de transbordement horizontal. Autre point utile à développer, la visibilité sur les temps de parcours du transport ferroviaire et fluvial.
D’autres projets pourront chercher à développer la capacité à intégrer des flux diffus et des wagons isolés, afin de constituer des trains complets avec différents opérateurs ferroviaires de proximité.
Enfin l’agence s’attend également à voir fleurir des projets intégrant ces transports alternatifs au sein des bassins de consommation, au plus près du point de livraison, comme par exemple le déploiement de terminaux de petite taille dans la ville (sur le modèle de ce qu’il se passe déjà à Paris ou Strasbourg).
Organisation par quartiers de livraisons
Le deuxième volet est consacré à l'optimisation du transport de marchandises par la mutualisation et "l'occupation des espaces résiduels disponibles", et vise surtout le e-commerce. L’Ademe attend des projets de hubs ou de systèmes de geofencing permettant la mutualisation des véhicules par quartier de livraisons, ainsi que des projets sur l’ouverture des données de professionnels du secteur à des fins organisationnelles.
Le mélange des genres, faisant appel à des non-professionnels, n’est pas exclu, avec des modèles d’économie collaborative et de "cotransprotage" (portage de courses entre voisins ou particuliers). On notera que l’Ademe veillera à ce que les modèles sociaux des solutions restent "équilibrés", sans dériver vers des situations dégradées. Une attention pourra être portée sur le conditionnement, avec le développement de solutions visant à réduire la quantité d’emballages ou à favoriser leurs reprises, et la réduction du vide transporté.
Essor du vélo
Troisième volet, l’essor de la cyclo-logistique, pourra concerner des dispositifs ou des outils permettant la densification des flux de logistique à vélo pour les secteurs qui recourent à son usage, mais également son ouverture à des secteurs non conventionnels. Les innovations porteront sur des solutions organisationnelles ou techniques (stockage, recharge, etc.).
Les projets, qui pourront bénéficier d’une aide plafonnée à 200 000 euros (majorée en cas de cofinancement, par exemple avec une collectivité territoriale) devront être déposés avant le 16 septembre 2020 sur une plateforme dédiée de l’Ademe.