Euronav : John Fredriksen et les Saverys désormais actionnaires à parts égales

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Après une nouvelle acquisition d’actions en circulation, les sociétés gérant les participations de l’homme d’affaires John Fredriksen détiennent 24,99 % du capital d’Euronav. Les deux premiers actionnaires de l’armateur belge de tankers, dont les visions s’opposent radicalement, exercent désormais une influence similaire.

Selon une nouvelle notification auprès de la US Securities and Exchange Commission, la Commission américaine des opérations de bourse (SEC), où est cotée Euronav, Famatown Finance Limited et C.K. Limited, les sociétés gérant les participations de l’homme d’affaires John Fredriksen, détiennent désormais 24,99 % du capital d’Euronav à la suite d’une nouvelle acquisition de 4,78 millions d’actions supplémentaires.

C’est la troisième acquisition de titres en circulation pour le magnat du transport maritime après celle de mi-janvier (5,13 millions d'actions) portant sa participation à 20,32 % puis celle du 23 janvier qui lui a permis de montrer à 22,6 %, avec respectivement pour les deux sociétés 15,06 et 21,27 % des droits de vote.

Cette fois, le deuxième actionnaire de l’armateur belge de pétroliers détient presqu’autant d’influence que la famille Saverys, qui via la Compagnie maritime belge contrôle 25 % du capital de l’armateur belge de navires pétroliers. Ce dossier tient en haleine le secteur du transport maritime de brut depuis 2021, date de l’entrée du Norvégien au conseil d’administration d’Euronav.

Le secteur au balcon

Dans cette bataille qui fait de chaque observateur un spectateur au balcon, ce sont deux visions qui s’opposent quant au devenir d’Euronav. La question se pose avec d’autant plus d’acuité que le projet qui devait la faire fusionner avec son rival norvégien Frontline, dont John Fredriksen est l’actionnaire majoritaire, a capoté. L’intervention de la CMB, dont les parts au capital ont permis à la famille Saverys de bloquer le processus de fusion qui aurait fait émerger un géant du secteur, n’y est pas étrangère.

Pour ce qui est de ce sous-dossier de cette affaire à tiroir, l’actuel conseil d’administration (pro-fusion) d’Euronav, qui conteste à son ex-partenaire le droit de mettre un terme à la fusion, n’entend pas en rester là. Il a ouvert une procédure d’arbitrage contre lui estimant que les motivations de rompre de Frontline ne sont pas étayées et ne repose sur aucun « fondement par rapport aux termes de l’accord initial ».

Révocation du conseil d’administration

De son côté, la famille Saverys a demandé la révocation de ce conseil d’administration, dont elle avait déjà tenté en mai d’empêcher l’élection. Ayant échoué, elle n’a de cesse depuis de monter au capital pour changer le cours de l’histoire sans regarder sur les moyens. Il y aura laissé environ 620 M$.

Alexandre Saverys, le président de la CMB, souhaiterait inscrire Euronav dans des projets « verts » en association avec la filiale du groupe spécialisé dans les navires à faible émission CMB Tech.

Si Hugo de Stoop n’est pas la priorité absolue, le directeur général de la société se retrouve dans une impasse entre deux actionnaires à parts égales.

Avant les dernières opérations, les actions détenues en propre par Euronav lui conférait 8,3 % des actions et il y avait encore 45,9 % dans les mains d’autres actionnaires.

Adeline Descamps

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