La déconnexion, est-ce un sujet qui vous parle ?
Oui, beaucoup car cela fait partie de mon équilibre. Je pratique du sport (natation, vélo, course à pied) entre neuf heures et quinze heures par semaine. Un moyen de me libérer la tête et de rentrer en introspection avec moi-même.
J’ai toujours été sportif mais, avec les responsabilités, j’ai accentué mes pratiques sportives car, dans l’entreprise, le stress est présent.
Êtes-vous un addict au travail ?
Je me donne toujours à fond dans ce que je fais, souvent dans les extrêmes. Je n’ai pas de barrière. Mon planning est fonction de ce que je dois faire à la semaine. Ainsi, travailler le dimanche ou un jour férié ne me gêne pas, mais je vais m’octroyer dans la semaine des moments pour décompresser.
Combien de fois par jour consultez-vous vos e-mails ?
La journée, je réponds aux e-mails importants. Puis, le soir, j’ai un rituel : je fais le ménage ! Pendant deux heures, je consulte les réseaux sociaux et je traite les derniers e-mails laissés en attente.
Combien de semaines de congés vous accordez-vous par an ?
Je fais entre 4 et 5 Ironman (triathlon de l’extrême) par an. Ces compétitions, qui ont lieu souvent l’été, sont l’occasion de prendre des vacances.
Pendant vos absences, vos équipes prennent-elles la main côté business ?
J’informe mes équipes de mon absence mais je reste joignable par e-mail et par téléphone et disponible pour traiter les demandes opérationnelles. La signature électronique lève aussi l’obstacle de la distance.
Pour un équilibre vie perso/vie pro, la clé est souvent dans le management, dans la responsabilisation de ses équipes et l’autonomie décisionnelle. J’ai confiance en mes collaborateurs, ce qui m’aide à alléger mon emploi du temps.
Une hyperconnexion présente-t-elle, selon vous, des dangers ?
Oui, j’en ai conscience. Je me suis rendu compte que j’avais plus de difficultés à m’endormir après avoir consulté le soir mes e-mails et navigué sur les réseaux sociaux. Et, lorsque j’ai une trop forte consommation, mon sommeil n’est pas de bonne qualité. J’y fais donc plus attention, car le manque de sommeil a impact sur ma pratique sportive.
Quels conseils pourriez-vous donner ?
Déléguer est un exercice qui peut s’avérer difficile pour les dirigeants qui veulent contrôler toute la chaîne de décision. Pourtant, il est important de le faire. Ensuite, je recommanderais de planifier son agenda à la semaine en notant ses rendez-vous professionnels et personnels, dont ses sessions de sport.
Cette attitude a-t-elle permis à votre entreprise de gagner en performance ?
J’ai pris la présidence du groupe en 2011, qui affichait alors 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, nous approchons les 400 millions d’euros. Je pilote ce groupe tout en consacrant beaucoup de temps au sport. Pour être un bon manageur, il faut être en forme. C’est la clé du succès.