Euronav réalise une plus-value de près de 10 M$ avec un vieux pétrolier

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La vente n’est pas passée inaperçue. Réaliser une plus-value sur un suezmax de 2002 dans un contexte de cycle baissier, plus propice à la mise au rebut des navires, relève de la performance. En la justifiant, l’armateur belge explique aussi pourquoi la dépression actuelle du marché pétrolier n'est pas comme les autres.

L’armateur belge a vendu le doyen de sa flotte. Le pétrolier Filikon, un suezmax de 149 989 tpl construit en 2002 a été négocié à 16,3 M$, soit une plus-value sur la vente d'environ 9,3 M$. Le navire a été livré à ses nouveaux propriétaires (identité non révélée) le 4 juin.

Dans le cadre du rajeunissement de sa flotte, l’exploitant de tankers a vendu depuis le début de l'année 2020 huit navires – quatre Suezmax (capacité de 1 million de barils) et quatre VLCC (capacité de 2 millions de barils de brut) – dont la date de construction moyenne était 2005.

Il a acquis dans le même huit grands pétroliers, dont quatre VLCC sont déjà en service, et deux suezmax prêts pour le GNL pour une livraison en janvier 2022. En avril, Euronav a commandé deux autres très grands transporteurs de brut également en « LNG ready » (avec une option pour un troisième) pour des livraisons entre le quatrième trimestre de 2022 et le deuxième trimestre de 2023. 

Les armateurs de tankers font indécemment fortune

Tarifs des pétroliers à un niveau extrêmement bas

Selon Clarksons Platou Securities, les VLCC et les Suezmax construits avant 2015 sont exploités actuellement à des niveaux extrêmement bas, à 6 900 $/j. Les tarifs pour les transporteurs de produits pétroliers LR2 construits avant 2015 (d'une capacité de 80 000 à 119 000 tpl) se sont eux effondrés à 5 600 $/j, soit une baisse de 75 % en un mois.

Pour autant, les ventes ont été limitées alors que les cycles baissiers se traduisent d’ordinaire par un resserrement de la flotte et une accélération de la mise au rebut des navires. « N'oublions pas que nous sommes à peine quelques mois après l'une des meilleures années que la navigation pétrolière ait jamais connue », a indiqué le PDG d’Euronav Hugo De Stoop à l’occasion d’une conférence trimestrielle. Le dirigeant fait référence aux six premiers mois de l’année 2020 au cours desquels les exploitants de pétroliers ont fait fortune notamment grâce au stockage flottant. Les négociants de pétrole s’étaient alors rués sur les VLCC pour stocker en mer un pétrole à bas prix en attendant des jours meilleurs. Les tarifs d’affrètement se sont littéralement envolés. 

Traduction de la dépression que traverse le marché pétrolier : Euronav a annoncé une perte nette de 71 M$ à l’issue du premier trimestre de 2021 alors qu’au même moment, il y a un, il encaissait un bénéfice net de 225,6 M$ au premier trimestre de 2020.

Pétroliers : des signes d'un redressement plus certain

Commerce illicite 

D’après la société belge, les propriétaires de pétroliers âgés ne sont pas enclins à vendre, bien que la tonne de ferraille soit extrêmement bien valorisée en ce moment, en raison des tarifs très élevés pratiqués pour des navires transportant du pétrole (sous embargo) pour l'Iran et le Venezuela. Des opérations « sensibles » chèrement facturés. 

Selon Euronav, jusqu'à 54 VLCC et 20 suezmax seraient impliqués dans le commerce iranien et 8 % des VLCC et 5 % des Suezmax de la flotte mondiale dans le commerce vénézuélien. Une bulle lucrative qui éclaterait si ce commerce illicite était légitimé par la levée des sanctions.  

A.D.

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