Dans le cadre de sa stratégie de recentrage dans les renouvelables et les infrastructures gazières, l’historique actionnaire de GTT, d’une grande stabilité, avait manifesté en novembre 2020 son souhait de vendre tout ou partie de sa participation de 40,07 % qu’il avait acquise dans GTT, entreprise française qui maîtrise un métier particulièrement complexe : le transport d’un gaz liquéfié à -163°C.
L’ex-GDF Suez a ainsi cédé en mai 2021 une participation de 10 % puis a émis en juin 2021 des obligations échangeables à hauteur de 10 % du capital social de GTT. Cette fois, le groupe a annoncé « cession partielle d'environ 3 millions d'actions de GTT représentant environ 8 % du capital social » par voie de placement privé accéléré auprès d'investisseurs institutionnels.
À l'issue de cette cession, la participation d'Engie au capital de GTT serait, en cas d'échange de l'intégralité des obligations émises en juin 2021, réduite à environ 12 % du capital. « Le produit de l'opération sera utilisé pour les besoins généraux de l'activité d'Engie et pour financer la croissance future », est-il précisé dans le communiqué. Les opérations de règlement-livraison devraient avoir lieu autour du 28 mars 2022.
GTT : Engie envisage de quitter le navire
Carnet de commandes de 800 M€
Le capital de l’entreprise technologique est à ce jour partagé entre le flottant (59,03 %), Engie, GDF International (0,33 %) et les dirigeants et salariés (0,54 %). En 2021, le spécialiste des systèmes de confinement à membranes pour le transport maritime et le stockage de gaz liquéfié, qui équipent la quasi-totalité de la flotte mondiale de méthaniers, a vu son résultat net en recul de 32,6 %, à 134,1 M€, son Ebitda baisser de 29 % à 172,2 M€ et son chiffre d'affaires (314,7 M€) se contracter de 20,6 % par rapport à 2020, année qui avait bénéficié de l'afflux de commandes de 2018 et 2019 pour les constructions neuves.
Les résultats résultent du décalage des échéances de livraison. Car sur le plan commercial, GTT a un carnet de commandes de près de 800 M€ lui offrant une visibilité jusqu’en 2025.
Spécialiste des systèmes qui permettent de stocker et de transporter le GNL en toute sécurité, l’entreprise francilienne s’est positionnée en outre sur l’hydrogène vert en acquérant Elogen, revendiqué comme le seul fabricant en France d’électrolyseurs permettant de produire de l’hydrogène vert.
L’entreprise francilienne a par ailleurs a obtenu une AiP pour ses membranes « NH3 Ready » par Bureau Veritas. Ainsi le système III peut-il être, sans modification majeure de design, adapté au confinement éventuel de l'ammoniac pour les applications GNL carburant. Une garantie supplémentaire offerte aux armateurs pour sécuriser leurs investissements.
Les arguments d’Engie sur les énergies renouvelables pour justifier la cession paraissent de fait étonnantes. Et les analystes financiers s’étonnent par ailleurs du désengagement de cette pépite technologique qui navigue avec aisance dans un océan de complexité géopolitique.
A.D.