Le 18 janvier, la Commission européenne annonçait qu'un accord était intervenu entre le Parlement européen et le Conseil des ministres des Transports des 27, sur le renforcement des normes d'émissions de CO2 pour les nouveaux poids lourds (camions et autobus), qui entreront sur le marché de l’Union européenne (UE) à partir de 2030.
L'accord du 18 janvier fixe des objectifs de réduction des émissions de CO2 pour les poids lourds à :
- 45 % pour 2030-2034,
- 65 % pour 2035-2039,
- 90 % à partir de 2040 (par rapport aux niveaux de 2019).
Les seuils d'émissons de CO2 fixés pour les remorques baisse de 7 % et pour les semi-remorques, de 10 %, à partir de 2030.
Crédit photo : Parlement européen
Le renforcement des seuils d'émissions, voté par les eurodéputés le 21 novembre (cliquez sur ce lien pour lire l'article), a donc été validé. La prochaine étape est l'approbation officielle de cette évolution de la règlementation avant publication. Maintenant que les 3 instances sont d'accord, cela devrait être effectif dans quelques semaines.
La Commission examinera l'efficacité et l'impact du réglementation d’ici 2027.
Réaction des constructeurs de camions et bus
La réaction des industriels ne s'est pas fait attendre. Dès le 18 janvier, la branche VI de l'Association des constructeurs européens automobiles (ACEA) constatait qu'il s'agissait des « objectifs de réduction de CO2 pour les camions et les bus les plus ambitieux au monde ».
L'ACEA annonce soutenir ce programme, mais elle met en garde les instances européennes sur les conditions de son application. Et demande un soutien financier et matériel fort :
« Des infrastructures de recharge électrique et de recharge en hydrogène, des systèmes complets de tarification du carbone et des mesures de soutien significatives permettant aux opérateurs de transport d'investir rapidement : tels sont les ingrédients clés pour décarboner les transports lourds, en complément des véhicules zéro émission, souligne Sigrid de Vries, directrice générale de l'ACEA.
Sans ces investissements publics, sans un cadre propice pour soutenir la demande de modèles zéro émission, il sera impossible d’atteindre les objectifs, surtout dans le délai envisagé ».
Selon l'ACEA, l'UE a du pain sur la planche !
Pour atteindre ces objectifs, l'ACEA estime que plus de 400 000 véhicules électriques à batterie et à hydrogène devront être en circulation d'ici à 2030. Désormais, au moins un tiers de toutes les nouvelles immatriculations doivent être des modèles zéro émission.
L’Europe a besoin d’au moins 50 000 stations de recharge adaptées (qui fournissent des puissances de charge du niveau du megawatt) et d’au moins 700 stations de recharge en hydrogène.
On en est loin...
