Royaume-Uni : les procédures frontalières pourraient perturber les flux commerciaux

L'introduction du nouveau système EES, qui imposera des contrôles supplémentaires aux ressortissants non-européens entrant dans l’UE.

Crédit photo Frontex
Les nouvelles procédures à la frontière britannique mises en œuvre suite au Brexit pourraient avoir des conséquences sur la fluidité des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, notamment sur l'axe stratégique du détroit de la Manche reliant Douvres à Calais.

En bref. La mise en œuvre imminente du système européen biométrique d'entrée et de sortie (Entry/Exit System ou EES) pour les ressortissants non européens, en novembre 2024, soulève de vives inquiétudes quant à son impact potentiel sur la chaîne d'approvisionnement britannique.

Une récente étude menée par la principale fédération des entreprises logistiques, Logistics UK, vient de mettre en lumière les conséquences que pourraient engendrer les retards aux frontières, notamment sur la route stratégique du détroit de la Manche reliant Douvres à Calais.

Plus de la moitié des volumes. Kevin Green, porte-parole de chez Logistics UK, souligne l'importance capitale de cette route pour le commerce britannique avec l'Union européenne (UE) puisqu’elle traite plus de la moitié des marchandises transportées par camions et conteneurs entre le Royaume-Uni et l'UE.

Un enregistrement numérique. L'introduction du nouveau système EES, qui imposera des contrôles supplémentaires aux ressortissants non-européens entrant dans l’UE, risque de perturber considérablement les flux commerciaux.

Ces ressortissants devront créer un enregistrement numérique lors de leur première visite dans l'espace Schengen, au port, à l'aéroport ou la gare, en déposant leurs empreintes digitales et en se faisant prendre en photo dans des cabines dédiées.

3 ans de validité. Ce dossier numérique sera valide pendant 3 ans et en cas de nouvelle entrée entre-temps, les voyageurs n’auront qu’à fournir une empreinte digitale ou une photo à la frontière, à l’entrée et à la sortie.

Au pire. Les estimations les plus pessimistes font état de retards pouvant atteindre … jusqu'à 14 heures par passager, s’inquiète Logistics UK. Cette dernière calcule que chaque retard pourrait coûter environ 1 100 livres sterling par poids lourd.

Même dans l'hypothèse plus réaliste où ces retards seraient limités à 90 minutes, l'impact économique annuel s'élèverait à 400 millions de livres sterling (calcul opéré sur la base des 3,35 millions de poids lourds ayant emprunté le channel en 2023).

Le risque de perturbation est amplifié par l'introduction simultanée de nouvelles réglementations britanniques sur les contrôles frontaliers des importations en provenance de l'UE à partir d'octobre 2024. Logistics UK craint que les distributeurs européens se détournent du marché britannique pour privilégier leurs détaillants continentaux, réduisant davantage l'offre et accentuant la pression sur les prix au Royaume-Uni.

Selon la fédération, environ 46 000 entreprises britanniques, réparties sur l'ensemble du territoire, dépendent significativement du transit de marchandises par le détroit.

Des efforts diplomatiques. Pour atténuer les répercussions économiques, Logistics UK exhorte le gouvernement britannique à intensifier ses efforts diplomatiques auprès des autorités françaises et de la Commission européenne.

L'organisation plaide pour une collaboration étroite entre les pouvoirs publics, l'industrie logistique et les acteurs locaux clés, afin d'atténuer l'impact de l'EES et de rationaliser les processus frontaliers.

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