Votre GEIQ a été le premier à se créer pour le transport et la logistique en Bretagne il y a 5 ans. Pouvez-vous nous le présenter ?
Notre Geiq s’est créé en mai 2019, à initiative d’un collectif d’entreprises du transport. 15 membres fondateurs ont permis la création de ce groupement d’employeurs. Notre couverture est régionale, mais nous projetons d’améliorer le maillage du territoire car nous avons un nombre plus conséquent d’entreprises basées en Ille-et-Vilaine. L’objectif lorsque nous nous sommes créés était de répondre aux problèmes de tension de main d’œuvre dans le transport, notamment sur le poste de conducteur routier, mais aussi sur ceux de la logistique (agent de quais, cariste) ou de mécanicien poids-lourds. Il faut savoir qu’à ce jour et pour les 10 années à venir, pour répondre aux besoins dans la région Bretagne, il faut former 1500 conducteurs par an. Nous avons actuellement 22 entreprises adhérentes, de la TPE au groupe.
Pourquoi recherchez-vous de nouvelles entreprises de TRM pour vous rejoindre ?
Notre objectif est de mieux mailler le territoire, car nous sommes aussi sollicités par des demandeurs d’emploi qui veulent se former et travailler à proximité de chez eux. Les entreprises doivent adhérer à la culture « formation », être prêtes à former et accompagner des candidats par biais des contrats de professionnalisation. L’objectif final étant, bien sûr, de finaliser les recrutements et de fidéliser ces nouvelles recrues dans les entreprises adhérentes.
Nous travaillons en étroite collaboration avec les entreprises adhérentes pour faire des recrutements sur-mesure. Nous faisons en sorte de positionner le bon candidat dans la bonne entreprise, en travaillant sur l’équilibre vie professionnelle /vie personnelle pour fidéliser les parcours. Cela passe par un entretien de recrutement où on aborde ces questions et par la construction du projet professionnel de nos potentielles recrues. Par exemple, si un candidat est plus à l’aise pour travailler la nuit, on va voir ce que l’on peut avoir chez nos adhérents. Le but est l’insertion durable à l’emploi.
Quel est votre bilan de ces 5 années ?
Nous avons formé et recruté 90 salariés et le taux moyen d’obtention de la qualification est de 90%. Nous offrons un accompagnement socio-professionnel très important, avec un système de double tutorat : avec le centre de formation car la priorité est l’obtention de la qualification, puis dans l’entreprise, lorsque le candidat est mis à disposition chez l’un de nos adhérents. Cette mise à disposition dure en général 12 mois, dont 3 mois et demi de présence en centre de formation pour un conducteur PL et 2 mois pour un conducteur super lourd.
Notre modèle économique est fait pour sécuriser les deux parties : le Geiq supporte la prise en charge de la formation, le risque de rupture du contrat ou de non obtention de la qualification.
Nous travaillons également de concert avec les organismes de branche (Aftral, Promotrans) mais aussi d’autres entités comme ECS ou City’pro. Pour former au plus près des territoires, nous nous appuyons sur des partenaires institutionnels comme France Travail, les Missions locales, des associations d’insertion… Nous participons à des forums, des job datings, journées portes ouvertes, on fait des informations collectives en présentiel et en distanciel… Même si nos entreprises connaissent en ce moment un ralentissement de l’économie, ce n’est pas le moment de fléchir. Il faut continuer à former pour être prêt lorsque l’activité repartira, on l’espère très vite.