Un convoi exceptionnel fluvial remonte le Rhône à destination de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, avec à son bord un cristallisoir industriel de 8,60 m de haut, 8,50 de large et 18 m de long. C’est DT Project, filiale de Dimotrans, qui orchestre l’opération, particulièrement délicate aux abords des ponts lyonnais, franchis le 31 janvier dernier. En effet, sous le pont Kitchener, seuls quelques centimètres séparaient le pont de la cuve.
Ce serait un des plus gros convois affrétés sur ce trajet : "Il a fallu envisager un ballastage de 1 300 tonnes de la barge pour qu’elle s’enfonce et puisse franchir le pont, qui ne dispose que de maximum 6 mètres de hauteur sous ouvrage, précise Bruno Kenner, directeur général de DT Project. Depuis Fos, que ce soit par voie fluviale ou routière, c’est donc un parcours extrêmement technique et millimétré qu’il a fallu anticiper pour cette expédition extraordinaire. Que ce soit dans la coordination minutieuse des différents intervenants et moyens de transport, aussi bien que dans l'anticipation des contraintes d'acheminement (ouvrages d'art, lignes électriques, etc.), ce type d’opération ne tolère aucune erreur ou négligence. En effet, au-delà d’être un colis hors norme, ce cristallisoir est aussi un bijou d'ingénierie technologique."
Un bel exemple de multimodalité
L’engin en titane, fabriqué par France Evaporation, aura parcouru au total 18 000 km depuis le port de Shanghai, dont il est parti le 13 décembre, avec un transbordement le 28 janvier à Fos-sur-Mer. À Chalon-sur-Saône, le convoi poursuivra son chemin par la voie routière pour finir dans le Jura.
Toute une équipe de spécialistes, ingénieurs, élingueurs, grutiers, bateliers et transporteurs ont travaillé sur cette opération minutieuse. Un bel exemple de multimodalité donc, puisqu’il mêle le à la fois le maritime, le fluvial et enfin le routier : "La conjugaison des savoir-faire nous permet aussi de participer à une belle aventure industrielle française et nous en sommes collectivement très fiers", conclut Bruno Kenner.