Depuis sa présentation le 10 janvier dernier, le projet de réforme des retraites soulève bien des interrogations dans le secteur des transports, où le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans ne passe pas plus que dans autres secteurs.
Si le Congé de fin d’activité (CFA) des conducteurs routiers est maintenu, contrairement aux régimes spéciaux des salariés de la SNCF, du moins pour les nouveaux entrants, l’âge pour le faire valoir recule de fait de deux années, passant de 57 à 59 ans.
L'activité ferroviaire très impactée
Si la mobilisation des routiers semble difficile à chiffrer, l’impact des grèves sur le fret ferroviaire est déjà quantifié puisque l’Association française du rail (AFRA) assure qu’"en 2023 les trains ne circulent quasiment plus, le plan de transport n’est réalisé qu’à hauteur de 5 %". Même constat du côté du Groupement national du transport combiné (GNTC), qui observe que, "sur plusieurs jours déjà, aucun train de combiné rail-route n’a circulé". Dans les ports, des opérations "ports morts" ont été menées avec arrêt de travail à la clé. A l’aube de la huitième journée de mobilisation : "la réponse à la colère des travailleurs. Le retrait", tranchait la Fédération nationale des Ports et Docks dans un communiqué de presse.
L’annonce, le 16 mars par Emmanuel Macron, du recours à l'article 49-3 de la Constitution, a clairement jeté de l’huile sur le feu. FO transports et Logistique évoque ainsi un "bras d’honneur aux 93 % d’actifs" et demande particulièrement aux conducteurs routiers de matières dangereuses "d’être en soutien avec les salariés de la chimie en grève en posant les clés des camions".