Cet été, l’assureur-crédit Coface a publié un panorama du fret mondial. Son constat : l’impact de la crise sanitaire est d’autant plus important que l’activité économique ralentissait déjà avant la crise. Passant au crible tous les modes de transports, l’étude montre que "les segments du transport maritime et ferroviaire connaissent une forte détérioration de leur activité au niveau mondial, même si certains marchés comme le fret ferroviaire entre la Chine et l’Europe s’en sortent relativement mieux."
L’aérien plonge
Considérant que le secteur aérien a été particulièrement exposé, étant donné que "La baisse de l’activité des passagers aériens a entraîné une forte diminution de la capacité de fret aérien car la majeure partie du fret aérien est transportée par des avions de passagers dans le "ventre" de l’avion".
Selon l'IATA, le volume de fret aérien a en effet diminué de 27,7 % en avril dernier en glissement annuel, alors que la capacité a chuté de 42 %, entraînant notamment des taux de fret plus élevés. Logiquement, ce secteur a vu son chiffre d’affaires baisser de 51 %, baisse qui pourrait atteindre 57 % dans l’hypothèse d’une seconde vague de la pandémie au 3e trimestre 2020.
Tous les indices en baisse
De son côté, le transport maritime, bien que moins impacté que l’aérien, a lui aussi souffert depuis le début de la crise. "La croissance annuelle de l'indice de débit du conteneur était négative pour le cinquième mois consécutif en avril 2020, à - 6,4 %. La Baltique sèche Indice (BDI), qui mesure les taux de fret de cargo en vrac - et peut être considéré comme un proxy pour la santé du commerce mondial du vrac sec - a fortement diminué au début de la crise en janvier et a rebondi en mai et juin, lorsque les mesures de verrouillage ont été assouplies. L'indice Harpex, qui mesure les taux de fret pour l'expédition de conteneurs, a continuellement diminué entre janvier et juin 2020, suggérant une baisse de la demande de conteneurs", détaille la Coface.
Enfin, parmi tous les modes de transport, le fret ferroviaire semble être celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu. En effet, le "COVID-19 réduit la capacité de fret aérien, certaines entreprises se sont tournées vers le fret ferroviaire au lieu du fret aérien, plus cher qu'avant en raison d’une baisse de capacité, et le fret maritime, beaucoup plus lent."