« La Turquie contrôle les navires qui transitent en mer Noire dans le cadre de l'initiative sur les céréales de la mer Noire et empêche tout navire battant pavillon chypriote ou tout navire géré à Chypre de participer à ce processus », dénonce la ministre de la Marine marchande, Marina Hadjimanolis.
Grâce à l’accord signé le 22 juillet, sous l’égide de l’ONU et avec la médiation de la Turquie, entre les parties belligérantes, qui a instauré des couloirs maritimes sécurisés, l'Ukraine peut, depuis le 1er août 2022, exporter ses céréales depuis les trois ports ukrainiens d'Odessa, Pivdenny et Tchernomorsk en dépit du blocus maritime.
De vieux conflits ravivés
« Je parle d'un deuxième embargo car depuis 1987, la Turquie interdit aux navires battant pavillon chypriote d'accoster dans ses ports. Cette interdiction s'étend également aux navires gérés par Chypre », précise la représentante du gouvernement chypriote.
S'adressant aux députés, la ministre de la Marine marchande a par ailleurs indiqué qu' « en raison des derniers développements internationaux et des sanctions, la flotte chypriote a malheureusement été réduite, à 1 663 navires d'une capacité de 22 Mt, contre 1 752 navires et 25 Mt enregistrés en juillet 2021 ».
Jusqu’aux portes de l’OMI
Le conflit latent entre les deux voisins se déporte jusqu’aux portes de l'Organisation maritime internationale (OMI). Chypre a fait savoir qu’il ne soutiendra pas la candidature turque, une des sept déposée pour le poste de secrétaire général, car « Ankara empêche l'accostage des navires chypriotes dans les ports turcs ».
Chypre a, de son côté, bien l'intention d'être réélue au Conseil de l'OMI pour 2024-2025.
Adeline Descamps
