La Russie envisage d'exporter du charbon vers l'Asie via le fleuve

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Le ministère russe des Transports veut s’appuyer sur les ports fluviaux de Krasnoïarsk et Lessossibirsk pour effectuer, à partir de cet été, des exportations pilotes de charbon vers l'Asie via les fleuves intérieurs de Sibérie.

« L'état de préparation de l'infrastructure du transport fluvial pour assurer le transport de charbon, de bois et de produits céréaliers le long des corridors de transport fluvial, via les bassins de l'Ob-Irtysh et de l'Ienisseï, à travers la route maritime du Nord vers les pays de l'Asie du Sud-Est, est en cours d'examen », a déclaré un porte-parole du ministère des Transports russe.

L'Irtych (4 248 km) forme avec le cours inférieur de l'Ob (1 162 km) l’un des plus longs fleuves de la planète. Avec sa superficie de 1,67 millions km2, il couvre une grande partie de la Sibérie occidentale et son cours traverse la Chine puis le Kazakhstan. Navigable sur une grande partie de sa longueur entre avril et octobre lorsqu'il n’est pas gelé, il est fréquenté par les navires marchands et les tankers.  

L'Ienisseï est le plus grand des fleuves de Sibérie qui se jettent dans l'océan Arctique (4 093 km), navigable jusqu'à Minoussinsk, sur une longueur de 2 900 km. Le fleuve est libre de glace entre 155 jours (Touroukhansk) et 196 jours (entre mai et novembre à Krasnoïarsk).

©Artic Route

Via la Route maritime du Nord

Selon les plans du gouvernement russe, le charbon serait transporté le long du fleuve Ienisseï jusqu'au port maritime de Dudinka, où il serait rechargé sur des navires empruntant la Route maritime du Nord (RMN). Dans le même temps, les cargaisons de bois exportées depuis le port de Lessossibirsk pourraient être transportées le long de l'Ienisseï et transiter également par la RMN, qui, à moins de 200 miles (370 km) de ses côtes, est considérée par comme partie de ses eaux territoriales.

Avant la guerre en Ukraine, élargir la fenêtre saisonnière de navigation dans l’Arctique afin de permettre une exploitation toute l’année faisait partie des grands projets de la Russie. La fenêtre de passage de la RMN, qui n’est encore sillonnée que par une vingtaine de navires chaque année, s’élargit de plus en plus avec le réchauffement climatique. Alors que cette artère glacée était encore praticable de juillet à décembre, elle s’ouvre de plus en plus vite dans l’année.

Stratégie arctique

Le Kremlin n’hésite d’ailleurs pas à parler de « stratégie arctique » pour évoquer sa volonté de faire de la route maritime du Nord (RMN) une nouvelle voie commerciale reliant Europe et Asie, Le Sevmorput, selon son appellation russe, offre un raccourci de quinze jours sur le transit time entre Europe et Asie. 

Moscou espère bien porter à 80 Mt le volume de marchandises transitant par la RMN d’ici 2025, contre 10,05 millions à l'heure actuelle. Cette route permet déjà, dans les mois « praticables » le transit vers l’Asie de GNL, puisé par le géant russe du gaz Novatek dans les gisements des péninsules russes de Yamal et de Gydan, au moyen d’une flotte de méthaniers brise-glace de classe Arc7.

Adeline Descamps

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