John Fredriksen augmente à nouveau sa participation dans Euronav

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Quinze jours à peine après sa dernière prise, John Fredriksen, déterminé à prendre le contrôle absolu d’Euronav dont il n’est pas encore le principal actionnaire, acquiert une nouvelle participation de 3,82 % à l’occasion d'une transaction hors bourse d'un montant d'environ 100 M$. L’opération, réalisée via Frontline contrôlée par l’homme d’affaires norvégien, porte sa part dans le capital d’Euronav à 18,77 %, se rapprochant ainsi des 19,6 % accumulés ces derniers mois par les Saverys.

L’échec de la famille Saverys à faire capoter le projet de fusion entre la norvégienne Frontline et la belge Euronav lors de l’assemblée générale annuelle d’Euronav le 19 mai, ne calme pas pour autant l’appétit de John Fredriksen dans sa course aux actions d’Euronav. Quinze jours à peine après avoir acquis 5,96 millions d'actions supplémentaires, soit 2,95 % des titres en circulation d'Euronav via Frontline, dont il est le principal actionnaire, l’homme d’affaires norvégien procède à une nouvelle prise de participation et met davantage la pression sur son principal actionnaire, la Compagnie maritime belge (CMB), détenue par les Saverys et à l’origine de la création d’Euronav.

À l’issue de sa dernière opération, le magnat du transport maritime détenait 14,95 % du capital de l’armateur belge, contre 19,6 % pour les fondateurs de la société. Le 10 juin, Frontline a annoncé acquérir, toujours sous la forme d'un échange d’actions, 7,7 millions de titres supplémentaires auprès de certains actionnaires d'Euronav, ce qui représente un peu plus de 3,8 % des actions en circulation. Une fois l’accord finalisé d'ici le 14 juin, John Fredriksen contrôlera, directement et indirectement, près de 18,8 % de l’entreprise.

Surenchère 

Lors de l’assemblée générale, en rejetant les trois candidats proposés in extremis par la CMB au conseil de surveillance en vue d’infléchir le cours de l’histoire d’Euronav telle que portée par les artisans de la fusion, les actionnaires avaient indirectement manifesté leur soutien au projet qui doit donner naissance à un géant mondial du transport maritime de brut.

Le dossier à rebondissements est ouvert depuis début avril, date de l'annonce de la fusion. Depuis, Euronav est le théâtre d’une lutte d’influence au sein de son capital entre les deux principaux actionnaires, l’un et l’autre se livrant à dans une surenchère d’achats d’actions. John Fredriksen est entré pour la première fois au capital de l’entreprise belge en octobre dernier à hauteur de 9,8 % via Famatown Finance, le véhicule financier qui administre ses participations. Alexander Saverys, le PDG de la CMB, avait réduit sa participation en dessous des 5 % à la suite d’une série de transactions réalisées entre janvier 2016 et mars 2020 mais est de retour depuis l’arrivée du célèbre Norvégien.

Deux visions radicalement opposées 

En désaccord avec le projet, l’héritier d’une grande famille d’armateurs propose un plan alternatif à la fusion des deux titans, qui consisterait à rapprocher Euronav de CMB Tech, une des filiales de la CMB, pour se positionner dans le transport d’énergies vertes.

L’opération de fusion, telle qu’elle a été esquissée entre Euronav et Frontline prévoit une répartition 51/49 % (Euronav en actionnaire majoriaire) de l’ensemble consolidé, qui gardera le nom de Frontline tandis que Hugo de Stoop, actuel directeur général d’Euronav, en sera le patron.  

Les deux armateurs de pétroliers, cotés en bourse, représentent ensemble une capitalisation boursière de plus de 4,2 Md$. La transaction donnerait naissance à un titan sur le marché des pétroliers en termes de capacités, avec une flotte de 146 navires-citernes. Les deux opérateurs pourraient ainsi contrôler 10 % de la capacité de la flotte mondiale des VLCC et des suezmax, selon les analystes. 

Conjoncture difficile

À l’issue du l’assemblée générale, les deux parties prenantes ont déclaré qu’elles « travaillaient activement à la conclusion de l'audit préalable et à la mise au point d'une structure de transaction appropriée ». Celle-ci pourrait inclure, dans un premier temps, une offre d'échange volontaire de Frontline contre des actions Euronav. L’entreprise norvégienne envisagerait ensuite de fixer le taux d'acceptation minimum à 50,1%, y compris les actions déjà détenues par Frontline.

Depuis des mois, de trimestre en trimestre, les armateurs de pétroliers commentent les raisons d’un marché durablement déprimé en reportant toujours un peu plus loin la reprise. Les taux de fret pour les navires transportant du brut et des produits pétroliers poursuivent toutefois une très lente remontée, aidée par l’augmentation du cours du baril et la reconfiguration des flux engendrée par le conflit en mer Noire. Mais ils étaient tous majoritairement en pertes à l’issue du premier trimestre. 

Adeline Descamps

 

 

 

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