Le feeder, qui a ouvert la voie aux autres commandes, doit être baptisé dans tout les prochains jours à Copenhague, le 14 septembre. Il avait reçu en avril sa livrée blanc sur bleu de Maersk, ainsi que l'inscription « All the way to zero ». Il devrait entrer en service dans le courant de l'année sous le nom de Laura Maersk et sera déployé sur des services baltiques.
Maersk vient de conclure un accord avec la compagnie pétrolière et gazière norvégienne Equinor pour son approvisionnement en méthanol vert jusqu'au premier semestre 2024.
L'accord garantit l'approvisionnement du navire à Rotterdam dès sa mise en service. Le biométhanol est produit à partir de fumier.
À long terme, le navire, enregistré sous le registre danois, sera alimenté par de l'e-méthanol provenant d'une usine située dans le sud du Danemark et exploitée par European Energy, qui devrait entrer en service au premier semestre 2024.
750 000 t de méthanol requis
Le défi majeur est bien celui de l’avitaillement pour les transporteurs qui optent pour le carburant qui peut ne pas être totalement vert en fonction de son bilan tout au long de la chaîne de production.
Les dix-neuf premiers navires au méthanol, que Maersk mettra en service entre 2023 et 2025, nécessiteront environ 750 000 t du combustible. Depuis, le Danois a porté sa commande à 25 unités, la deuxième série lui sera livrée entre 2025 et 2027.
Le transporteur y remédie en créant sa propre chaîne d'approvisionnement. Il a ainsi signé plus de dix contrats d'achat à long terme à ce jour (CIMC ENRIC, European Energy, Green Technology Bank, Ørsted, Proman, WasteFuel, Bego, etc....) qui devraient lui assurer ses besoins d'ici à la fin de 2025 (et 500 000 t supplémentaires après cette échéance).
100 navires en commande
À l'occasion de la signature du contrat avec Equinor, Rabab Boulos, responsable des infrastructures chez Maersk, a insisté sur la nécessité d'embarquer les grands majors de l'énergie de façon pour qu'elles puissent enclencher la production à grande échelle des futurs carburants. En clair, amorcer la pompe.
« Avec plus de 100 navires au méthanol en commande, la demande de production de carburants verts va continuer à augmenter dans les années à venir », a souligné le porte-parole de Maersk.
Le numéro deux mondial par la capacité de transport de conteneurs considère comme verts les carburants permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65 % à 95 % au cours de leur cycle de vie par rapport à leurs équivalents fossiles.
Adeline Descamps
Maersk va transporter 20 000 conteneurs d'Amazon avec un carburant dit vert
Maersk et Amazon ont reconduit pour la quatrième fois un accord portant sur un engagement à avoir recours à un carburant vert. Dans le cadre de l'offre Eco Delivery de l'armateur danois à laquelle a souscrit le géant américain du commerce en ligne, 20 000 conteneurs de 40 pieds seront transportés sur la période 2023-2024 avec un carburant certifié à faibles émissions (considéré comme tel au cours de leur cycle de vie). La plupart des grands transporteurs proposent une offre similaire.
Selon Maersk, cet accord permettra d'économiser environ 44 600 t de CO2, soit l'équivalent d'environ 25 Mt de charbon, par rapport à un combustible de soute standard (fuel).
Cette année, Amazon bénéficiera d'une nouvelle fonctionnalité de l'offre : la possibilité d'utiliser du méthanol vert en plus du biodiesel comme deuxième carburant vert. Le premier porte-conteneurs de Maersk au méthanol va entrer en service avant la fin de l'année.
A.D.
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