« La qualité de l’air en ville s’est améliorée ces 20 dernières années, sous l’effet des actions menées, comme en témoigne la diminution forte des émissions de polluants, mais les efforts doivent être poursuivis », selon Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. La réduction est de 62 % pour les émissions nationales de NOx et de 55 % sur les particules fines depuis 2000.
Mais ce constat est tempéré par Frédéric Valletoux, ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention : « Il y a du chemin à parcourir pour garantir une bonne qualité de l'air partout sur le territoire et continuer à réduire la pollution atmosphérique. Les enjeux sanitaires sont majeurs, avec plus de 40 000 morts par an et plusieurs millions de personnes atteintes de maladies chroniques liées à la mauvaise qualité de l'air ».
Que prévoit la loi Climat et Résilience ? Que les agglomérations de plus de 150 000 habitants où les valeurs de qualité de l’air recommandées par l’Organisation mondiale de la santé sont dépassées respectent le calendrier législatif aboutissant à des restrictions pour les véhicules Crit’air 3 en 2025. Les agglomérations concernées sont aujourd’hui au nombre de deux, celles de Paris et Lyon.
En raison de l’amélioration de la qualité de l’air, Christophe Béchu laisse le choix aux autres métropoles d'interdire ou pas les véhicules Crit’Air 3.
La métropole de Strasbourg présente de bons résultats de qualité de l'air, mais fait le choix de garder le calendrier initial des interdictions et donc, en janvier 2025 en Alsace, exit les Crit’air 3, en plus des Crit'air 4 et 5.
Qu'en pensent les transporteurs ? La mesure est plutôt bien accueillie chez les transporteurs, mais certaines inquiétudes demeurent.
Selon Jean-Marc Riveira, délégué général de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) : « Pour le poids lourd, cela ne change pas grand-chose dans pas mal de métropoles : certaines interdictions n'étaient pas prononcées. L'impact concernera plus les véhicules légers et utilitaires... Ce qui est certain, c'est que nous avons une réaction positive, nous continuons à dire que rien ne doit être précipité. Il faut selon nous uniformiser ces restrictions au niveau national. Nous réaffirmons très clairement que le développement de l'électromobilité pour les véhicules lourds va prendre plus de temps que ce qu'on affiche dans les projections. Il faut garantir à nos véhicules de pouvoir rouler. La norme Euro 6 répond en beaucoup de points a des engagements environnementaux ».
La Fédération nationale du transport routier (FNTR) se réjouit de l'annonce mais, sur son site internet rappelle : « La nécessité de tenir compte du rythme de transformation des flottes, en fonction de la disponibilité de l’offre, du coût de l’énergie et des réseaux d’avitaillement. Ainsi, pour les métropoles concernées, nous demandons que l’interdiction des véhicules Crit’air 2 n’intervienne pas avant 2030 pour tenir compte des contraintes à la transition.
Nous souhaitons également la mise en place d’avantages incitatifs pour les flottes de véhicules propres (horaires de livraison aménagés, etc.) pour motiver les entreprises dans ces efforts de transition ».
Rappel : les camions et autocars Crit'air 3 sont les diesel Euro 5 mis en circulation avant le 31 décembre 2013.