Les nouvelles liaisons ferroviaires de fret ont le vent en poupe entre l’Ouest de la France et l’Ile-de-France. Après la mise en place d’un trafic de voussoirs entre Rennes et Gennevilliers le 7 septembre, c’est un nouveau service ferroviaire qui vient de voir le jour entre les ports de Rouen et de Bonneuil-sur-Marne le 3 octobre.
Et c’est une fois de plus le transport combiné qui en est à l’origine. Car ce nouveau trafic mis en place par Marfret via sa filiale FluvioFeeder Armement (FFA) concerne un trafic de conteneurs échangé entre le terminal à conteneurs TCMD de Rouen et le terminal de Bonneuil-sur-Marne à l’Est de Paris.
Combiner le ferroviaire avec le fluvial
Comme l’explique un communiqué de presse, "l’intérêt de ce nouveau service ferroviaire hebdomadaire est de le combiner au service fluvial déjà assuré par Marfret". Calée sur les opérations commerciales du navire fluviomaritime Lydia, la nouvelle navette ferroviaire transportera avant tout des flux en import.
Ils seront complétés par des flux retours potentiellement en export avec des conteneurs vides depuis Bonneuil-sur-Marne et des flux domestiques.
Deux services hebdomadaires
D’une capacité de 72 équivalents vingt pieds (EVP) et assuré au niveau de la traction par Europorte, le train de 530 m de longueur verra sa fréquence passer à deux services hebdomadaires à compter de juillet 2020.
Cette montée en puissance ne sera pas terminée pour autant. Il est d’ores et déjà prévu de créer une troisième rotation par semaine vers la mi-2021. Celle-ci serait couplée avec une longueur de train portée à 750 m.
Offre globale centrée à Rouen
Confirmant le port de Rouen dans sa capacité à développer le transport combiné, le lancement de la navette ferroviaire s’inscrit dans la stratégie du groupe Marfret de bâtir une offre globale centrée à Rouen.
Ce que confirme Guillaume Vidil, directeur général de Marfret, en soulignant que "le Rouen-Hub a pour vocation de proposer aux chargeurs et aux réceptionnaires une offre de service logistique déporté regroupant sur un même terminal l’ensemble des prestations liées au conteneur (réparations, zone de traitement des reefers (conteneurs frigorifiques – NDLR), mesures de gaz, etc.)."
D'un pointde vue commercial, l'objectif est de "permettre à nos clients d’optimiser leur flux via un outil performant en termes d’entreposage et de réaliser des économies puisque nous offrons une franchise de stationnement supérieure à celle pratiquée dans les terminaux maritimes. Le fret est ainsi stocké dans nos entrepôts adossés à notre terminal, puis acheminé par le mode de transport le plus pertinent au fur et à mesure des besoins du client" , explique Guillaume Vidil.
Les ports : atout maître du renouveau du fret ferroviaire
Au travers de cette navette ferroviaire, Marfret s’inscrit donc pleinement dans la stratégie de Haropa pour la filière conteneurs/logistique rouennaise, à savoir :
- renforcer Rouen dans son rôle de hub multimodal,
- profiter de la complémentarité des ports de l’axe Seine et,
- développer une chaîne logistique plus performante et durable grâce à la massification.
Ce nouveau service constitue une nouvelle illustration des potentialités de trafic que peuvent apporter les ports dans la relance du fret ferroviaire. Nul doute que ceux-ci ont donc un rôle considérable à jouer dans le développement du report modal. De quoi sans doute permettre au fret ferroviaire de renouer avec des parts de marché à deux chiffres.