Chargeurs / Auchan : Plus de durabilité avec une palette connectée

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Franck Descamps Auchan Smart Green Pallet

Présentation de la Smart Green Pallet en décembre dernier par Franck Descamps, directeur Auchan Retail Logistique France.

Crédit photo Grégoire Hamon
À partir de mai 2024, le réseau Auchan va expérimenter l’utilisation de 50 000 « Smart green pallet » sur ses plateformes de produits frais. Ces palettes connectées permettent de remonter des informations sur la qualité des produits tout au long de la chaîne logistique.

Depuis 2020, IBM porte le projet d’une palette en plastique recyclée et recyclable dotée de capteurs qui pourrait changer la façon dont sont suivis les produits frais. Cette « Smart green pallet » permet de bénéficier d’une visibilité tout au long de la supply chain grâce à un code d’identification unique (GS1) associé à un capteur IoT qui collecte puis transmet une multitude d’informations (géolocalisation, températures, chocs, etc.). De quoi agir rapidement sur des produits détériorés et permettre de donner vie à des circuits courts de seconde vie en cas de produits avariés.

Pour cela, IBM s’est entouré de grands acteurs de la distribution (Auchan et Carrefour), du transport (STEF et STG), d’industriels agroalimentaires (Nestlé), avec des financements de l’Ademe et de différents ministères. L’idée est de parvenir à standardiser le modèle à l’échelle nationale, mais avant cela les acteurs vont procéder à un test sur le réseau Auchan de mai 2024 jusqu’à fin 2026. Il portera sur l’ensemble du réseau hypermarché du distributeur sur les plateformes de produits frais, ce qui représente près de 50 000 palettes utilisées pour préparer le picking à destination des magasins ainsi que 30 000 cages de préparation. Les transporteurs qui acheminent la marchandise des entrepôts jusqu’aux magasins seront également intégrés dans le process de test.

Cette expérimentation va permettre de collecter des données en temps réel tout au long de la vie du produit dans la chaîne logistique, et de manière certifiée, en travaillant sur trois problématiques : la localisation des palettes (et des produits), la température du produit – en tout cas quand il est frais – tout au long de la chaîne et enfin les chocs éventuels. Ce dernier point pourrait permettre de garantir la durée de vie des palettes dans le temps, en étant en mesure d’ajuster les processus aux endroits où les palettes s’abîment. « Aujourd’hui, nous n’avons une connaissance de ces informations clés qu’aux points de passage, en général lors de la réception du produit en entrepôt, de son expédition ou de son entrée en magasin. Or, ces informations ne proviennent pas du produit lui-même, mais d’une télémétrie de température effectuée lors du transport, ou bien lors d’un contrôle température effectué à la main en réception dans le magasin », précise Franck Descamps, directeur Auchan Retail Logistique France.

Éviter le gaspillage

Cette palette reste plus chère à produire, mais elle est aussi plus robuste, avec une durée de vie de l’ordre de dix ans contre une dizaine de cycles complets pour une palette en bois. Elle est également plus légère et permet de gagner 8 kg par rapport à une palette en bois (25 kg contre 17 kg). Enfin, elle est produite en France à partir de plastique recyclé.

Mais sa plus-value repose surtout sur la data et la gestion d’alertes, car la plateforme de gestion va pouvoir les dispatcher aux bonnes personnes, comme le conducteur lorsqu’une porte d’un camion est restée ouverte. À l’inverse, une alerte pourra prévenir le manager d’une équipe de transport pour qu’il passe la marchandise au rebut, dans le cas où une alerte détecte qu’elle est devenue inutilisable. « L’objectif reste de travailler sur des pourcentages d’anomalies qu’on espère assez faibles, et de mettre en place des règles de prise de décision, qui peuvent passer par le fait de repasser une commande en cas de détérioration, ou bien de continuer à utiliser le colis s’il est resté moins de 10 minutes à une température qui n’est pas bonne mais que la garantie sanitaire a tout de même été respectée. Cette solution doit surtout permettre d’éviter le gaspillage, car pour l’instant, 14 % des produits alimentaires n’atteignent pas l’usage voulu », souligne Franck Descamps. Ainsi, de la viande brute congelée qui ne serait plus consommable pour les humains pourrait être réaffectée vers un usage de consommation animale.

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