Sur le volet social, quelles sont les dossiers sur lesquels vous allez travailler avec le gouvernement dans les prochaines semaines ?
Patrick Blaise : Le dossier primordial, c’est celui des évolutions de salaires pour lesquelles nous avons des réunions de prévues avec l’ensemble des parties prenantes pour travailler dessus. L’idée est de faire évoluer les grilles, de sorte à garder l’écart entre les salaires conventionnels et minimum. Car, de manière générale, les rémunérations dans le TRM ne sont pas suffisantes au regard de la charge de travail. Il y a une équation délicate de revalorisation des salaires, car les entreprises du TRM sont liées aux prix que donnent les chargeurs. À l’instar des grilles de classification, il est difficile de trouver un consensus satisfaisant toutes les parties. Pour favoriser les conditions salariales des employés du secteur, l’Union Fédérale Route milite pour l’instauration d’un 13e mois conventionnel, ou alors pour le retour d’un tarif minimum réglementaire de transport.
La question sur le chargement-déchargement semble dernièrement encore plus dans les préoccupations des acteurs du TRM. Quel est votre position sur ce volet ?
Le chargement-déchargement par les conducteurs est déjà réglementé en Espagne, mais aussi plus récemment au Portugal pour les véhicules de moins de 3,5 tonnes, et devrait l’être très prochainement en Italie. Notre position est claire sur le sujet, car notre cheval de bataille, c’est que les conducteurs soient mieux traités. Dans ce cadre, il faudrait qu’il y ait un décret interdisant le chargement-déchargement par les chauffeurs, si possible d’ici à la fin de l’année. Bien sûr, il faudrait instaurer des exceptions comme pour les citernes ou les porte-voitures, que ce soit via le décret ou le code du transport. Au sein de ce texte, il faudrait également mieux déterminer les responsabilités sur les marchandises transportées. Il serait judicieux également de mieux encadrer les temps d’attente lors de ces opérations. Car bien souvent les conducteurs attendent des heures avant que les marchandises soient chargées/déchargées malgré la planification des opérations. Peut-être qu’il faudrait réfléchir à pénaliser les chargeurs qui ont des pratiques abusives.
Des dispositions sur le Congé de fin d’activité (CFA) ont été adoptées en juin dernier. Comment ont-elles été accueillies dans le secteur ?
Avec le recul de l’âge de la retraite, il fallait revoir le dispositif de CFA, et nous avons été entendus. Nous avons donc signé l’accord sachant ce que proposait le ministère des Transports. Il a non seulement débloqué des moyens financiers courant jusqu’en 2030, et s’est engagé à travailler de manière continue sur la modernisation du dispositif. D’ici à juin prochain, nous allons continuer à émettre des propositions en fonction des moyens et des départs dans le secteur.
Y a-t-il encore d’autres préoccupations sur lesquelles vous souhaiteriez que le gouvernement se penche ?
Tout d’abord les primes de retraite des employés du TRM. Nous souhaitons une révision de ces primes en lien avec les grilles de notre convention collective. Car deux mois et demi de salaires pour 30 ans d’activité, c’est clairement insuffisant. Autre point sur lequel nous souhaiterions avancer : l’instauration d’un permis professionnel, de sorte que les conducteurs ne soient pas impactés dans leur vie privée par des infractions mineures. Bien entendu, pour des infractions lourdes comme l’alcool au volant ou les stupéfiants, il faut sanctionner sur les deux plans.