Pionnière dans le rétrofit, l’entreprise vendéenne E-Néo dépose le bilan

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E-Neo DB Schenker Rétrofit camion hydrogène

E-Néo avait présenté le résultat de sa collaboration avec DB Schenker lors du dernier salon Hyvolution en février dernier.

Crédit photo Dinhill On
Face à l’essor du marché pour le rétrofit, la société vendéenne E-Néo avait de beaux jours devant elle. Et pourtant. Elle vient d’être placée en redressement judiciaire. Dans un post sur LinkedIn, son fondateur explique avec une certaine amertume qu’il doit arrêter son activité en raison d’un problème de financement.

Le 3 mai dernier, le tribunal de commerce de La Roche-sur-Yon a prononcé la liquidation d’E-Néo, spécialiste du rétrofit de poids lourds, une technologie consistant à convertir d’anciens véhicules thermiques en véhicules roulant à l’électrique ou à l’hydrogène. Une décision qui a de quoi surprendre puisque tout semblait aller pour le mieux pour cette société vendéenne (14 salariés) créée en 2019 par Jérémy Cantin. Les voyants étaient au vert. À l’occasion du salon Hyvolution 2023 en février dernier, elle avait en effet dévoilé un nouveau kit de conversion, embarqué à bord d’un camion Renault Trucks, avant de transférer ses activités deux mois plus tard dans l’ancienne usine Michelin de La Roche-sur-Yon où elle espérait convertir à terme 250 véhicules par an.

« Il est où le plan hydrogène de neuf milliards ? »

Contacté par nos soins, Jérémy Cantin, a expliqué ne pas vouloir s’exprimer dans l’immédiat, déclarant avoir besoin de temps. C’est sur son compte LinkedIn qu’il a annoncé la fin de l’aventure. « On y était presque. Nos convictions, nos engagements et nos efforts n’auront pas suffi. Étions-nous naïfs de croire que de convertir des poids lourds diesel en électriques et hydrogène était possible ? Manifestement pas si on en croit l’engouement de tant d’acteurs politiques, d’industriels de la filière, d’exploitants de camions ou de la société civile en général. Notre objectif était d’industrialiser, de créer des emplois, de permettre de lancer la filière hydrogène tout en décarbonant concrètement la mobilité grâce au principe de l’économie circulaire », écrit-il. Dans son post, il évoque notamment des problèmes de financement. « Les fournitures de composants clés pour nos véhicules ont vu leurs coûts et leurs délais s’allonger au fil des incertitudes géopolitiques ou politiques. Finalement, c’est encore une histoire de carburant, celui indispensable aux entreprises naissantes, qui aura eu raison de tout. » Et d’ajouter : « Il est où le plan hydrogène de neuf milliards ? À la télé, c’est sûr, mais pas une miette chez e-Néo. Pas plus qu’aucune aide d’aucun organisme officiel. Trop petit, trop vieux ou trop gros. Trop morts désormais », conclut-il.

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