« Il est trop tôt pour pouvoir analyser le moment où l'activité normale reprendra. Cependant, étant donné l'état des routes et des principales zones industrielles, il est très possible que nous ne puissions pas parler d'une normalité relative avant le début de la semaine prochaine », a déclaré Carlos García, secrétaire général de la Fédération valencienne des chefs d’entreprises du transport et de la logistique (FVET), la principale organisation professionnelle du TRM de la région de Valence.
Un manque à gagner de plus de 5 millions d’euros par jour
Le TRM de Valence, qui représente 12% de la flotte espagnole de poids lourds, subit le contrecoup des coupures d’axes routiers, du blocage des camions et des conducteurs et de l’impossibilité d’accéder aux entrepôts inondés. Le port de Valence n’a pas été affecté mais les chargements et déchargements de marchandises ne peuvent être effectués faute de possibilités de circulation des camions.
La Fédération nationale des associations de transport d’Espagne (Fenadismer), qui rassemble des PME et des travailleurs indépendants, mentionnait, le 30 octobre, le chiffre de 22 000 conducteurs bloqués, dont 8 000 sur l’axe Madrid-Valence. S’il est encore trop tôt pour évaluer avec précision les dégâts, la Confédération espagnole de transport de marchandises (CETM), la principale organisation professionnelle du TRM espagnol, estime que le manque à gagner pourrait dépasser les 5 millions d’euros par jour.
Allègement de la réglementation
Les transporteurs internationaux sont moins touchés. L’Association du transport routier international (ASTIC), qui regroupe les entreprises qui travaillent à l’international, évoque 200 camions d’entreprises membres affectés par la DANA. La quasi-totalité (95%) des membres de l’association continuent à travailler avec une relative normalité. « Le transport routier professionnel espagnol, l'un des plus compétitifs d'Europe, se caractérise par son énorme résilience et sa flexibilité, caractéristiques essentielles pour faire face à des situations dévastatrices comme celle que nous vivons ces jours-ci », affirme Ramón Valdivia, vice-président exécutif d'ASTIC.
La principale difficulté qui se profile à l’horizon concerne la réparation des dégâts sur les axes routiers qui risque de prendre plusieurs mois dans certains cas, d’où la nécessité de recourir à des itinéraires alternatifs plus longs. ASTIC et CETM souhaitent que la réglementation en matière de temps de conduite et de repos soit assouplie de façon temporaire afin de faciliter la livraison des marchandises et la vie privée des conducteurs.