Le 30 avril, l’Union TLF a publié un document récapitulant ses propositions en vue des élections européennes de juin prochain. Ce guide vise à suggérer une série de mesures à prendre pour pérenniser le transport et la logistique au niveau européen, et ainsi revitaliser l’économie continentale. « Le transport et la logistique constituent les artères vitales de l'économie européenne en assurant les connexions et échanges entre les États membres. Dans un contexte mondial de plus en plus compétitif et face à des difficultés géopolitiques croissante, l'Europe doit se positionner comme un acteur majeur du secteur transport et logistique », indique Eric Hémar, président de l’Union TLF.
Améliorer la compétitivité
Dans ce cadre, la fédération a émis une liste de propositions pour plusieurs modes de transport, y compris la route. D’une part, l’Union TLF suggère de travailler sur l’amélioration de compétitivité de la logistique européenne. Cela passe notamment par l’adoption d’un calendrier européen réaliste en matière de décarbonation et de transition écologique du transport. L’objectif climatique à l’horizon 2040 doit être corrélé aux réalités économiques, aux évolutions technologiques et à la disponibilité d’énergies bas carbone. Dans ce cadre, la fédération préconise « de prévoir l’intégration d’un facteur de correction carbone “Carbon Correction Factor“, et d’assurer une égalité de traitement entre les énergies disponibles afin d’assurer aux entreprises un panel suffisant d’alternatives ». Sur le volet routier, elle invite les politiques à l’adoption d’un cadre favorisant l’innovation et la massification du transport, notamment au travers de la circulation des EMS (mégacamions), afin de concilier performance économique et écologique. En outre, l’Union TLF incite à l’enregistrement effectif des intermédiaires de dédouanement pour garantir le bon fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement. De plus, les représentants en douanes enregistrés ne doivent pas être tenus pour responsables des marchandises à la place des importateurs. Enfin, l’Union TLF suggère de simplifier et d’adopter plus de souplesse le reporting extra-financier. Dans le détail, elle préconise de décaler d’un an la mise en place de cette obligation d’information, et de s’appuyer sur l’approche « wheel-to-wheel » pour mesurer la décarbonation.
Pour ce qui est du territoire hexagonal, l’Union TLF préconise de maintenir la compétitivité des entreprises françaises, bien que sa part d’activité internationale ne représente que 7 %. Pour ce faire, elle suggère d’éviter toute surtransposition des règles en vigueur sur la pollution (ZFE), l’artificialisation des sols (zéro artificialisation nette en 2050) et la fiscalité des carburants (TICPE).
Fluidifier le transport en Europe
Dans le cadre d’une circulation fluide des marchandises, l’Union TLF incite à développer les corridors européens et à stimuler le transport intermodal sur le Vieux continent. Pour ce faire, elle préconise la création d’un cadre ambitieux visant à l’interopérabilité entre chaque mode, démocratisant les modes massifiés et évitant la surcharge administrative. En outre, la fédération invite à la bonne application du paquet Mobilité, pour garantir des conditions de travail équitables entre conducteurs européens et d’encadrer le cabotage. Enfin, l’Union TLF préconise d’instaurer l’équité des transactions commerciales en introduisant un délai maximal de paiement unique de 30 jours.