"Nous sommes écoeurés, et déçus de ce monde politique qui ne nous représente plus", a réagit Brigitte Kempf, co-présidente de la FNTR Alsace. Entre 12h et 13h30, les élus de la Cea ont voté l'adoption du principe de l'écotaxe alsacienne.
Ce 22 octobre, l'Union TLF - par la voie de Marie Breton, déléguée régionale de l'Union TLF Est - a également réagit, appelant la Cea à « revenir sur cette décision irresponsable et à engager une véritable concertation avec les acteurs économiques régionaux pour explorer des solutions alternatives et durables. Il est essentiel de privilégier des mesures qui soutiennent l'économie locale tout en répondant aux enjeux environnementaux, plutôt que de sanctionner aveuglément des entreprises déjà fragilisées. »
Un rassemblement devant la Cea le jour du vote
C’était la journée de tous les dangers pour les transporteurs alsaciens puisque la collectivité européenne d’Alsace soumettait au vote le principe de l’écotaxe qu’elle souhaite mettre en place sur certaines routes alsaciennes.
« Un hommage public sera rendu à la Compétitivité alsacienne le lundi 21 octobre à 9h30 sur le parvis de la Cea, au 100 avenue d'Alsace à Colmar (Haut-Rhin) », avait expliqué Angélique Vogler présidente du transporteur Voglertrans et membre du bureau de la FNTR Alsace à France Routes. A 9h30, des représentants de différentes filières avaient mis en scène "une cérémonie d'obsèques de la compétitivité des entreprises alsaciennes" selon la FNTR.
Ces fédérations, regroupées au sein du collectif pour la compétitivité alsacienne, se réunira mercredi pour décider de la suite à donner. "On poursuivra certainement les actions de sensibilisation auprès des consommateurs et élus. Après tout, on peut toujours faire machine arrière, on l'a bien vu en 2014 lorsque Mme Royal y a renoncé, alors que des portiques étaient déjà installés, espère Brigitte Kempf. En tous cas, le combat n'est pas fini".
Depuis de nombreux mois, des fédérations professionnelles – parmi lesquelles celles du transport - y sont fermement opposées, arguant que cette taxe impactera fortement les transporteurs locaux et pénalisera l’économie régionale du secteur. Rappelons que cette écotaxe vise à réduire le trafic de certaines routes alsaciennes, utilisées par des transporteurs de toutes nationalités pour contourner la taxe côté allemand (LKW Maut).
Un dialogue infructueux jusque là
Le 7 octobre dernier, une opération escargot avait été organisée à l’appel de la FNTR pour manifester contre cette écotaxe. Une rencontre avait été organisée avec Frédéric Bierry, président LR de la Cea, mais celle-ci n’avait pas été fructueuse. « Au cours de notre réunion avec le président de la Cea, celui-ci n’a pas lâché de lest ni sur le principe ni sur la date du vote. Nous, transporteurs, avons quitté la table avant la fin de la réunion », nous avait indiqué Brigitte Kempf, co-présidente de la FNTR Alsace.
La crainte de la FNTR, et des autres fédérations, est que, comme du côté allemand, cette écotaxe ne soit qu’un début : qu’ensuite le tarif augmente, concerne davantage de routes… et s’étende à d’autres régions, comme cela pourrait être le cas dans le Grand Est. D’autant que le nouveau ministre des Transports François Durovray, à peine nommé, a laissé planer la possibilité d’un retour d’écotaxes régionales.
Mis à jour le 22/10 à 11h11 avec la réaction de TLF.