- UENF et OEB : mieux faire entendre la voix des opérateurs fluviaux en Europe
- La navigation intérieure doit sortir de l’ombre et du silence
- SNTC-Carline, une chaîne logistique équilibrée entre 3 modes
- Valoriser la rupture de charge
- Une stratégie volontariste en faveur du report modal
- Flexiloire : 5 ans pour atteindre la rentabilité
- Amener les clients à des solutions performantes
- Adaptation et réactivité sont nécessaires
- Un chargeur décide toujours sur 1 conteneur, 1 délai, 1 coût
- (Re)payer la route à son juste prix
- Le transport combiné rail-route, une solution d’avenir
- Être à l’écoute du client
«Notre stratégie concernant le report modal est alimenté par la conviction que c’est une solution qui va se développer proportionnellement aux préoccupations environnementales qui sont de plus en plus sensibles chez les chargeurs, déclare Henri Le Gouis, directeur Europe de Bolloré Logistics. Notre objectif est d’amener à une prise de conscience des atouts des transports massifiés et du report modal par les chargeurs. Le transport routier de marchandises est certes flexible mais doit faire face à une pénurie de chauffeurs en Europe. Il faut trouver des solutions alternatives qui soient compétitives et acceptables pour le client en termes de transit time dans le cadre de sa chaîne logistique ».
Pour Henri Le Gouis, une progression du report modal sera d’abord portée par les grands comptes, c’est-à-dire par les grands chargeurs qui auront un effet d’entraînement sur les autres. Ces grands chargeurs, ce sont les enseignes de la grande distribution, de l’agroalimentaire, des cosmétiques, etc.
« Nous sommes dans une démarche volontaire en faveur du report modal avec la barge Cyclone, continue le directeur. C’est une stratégie volontariste en lien avec les préoccupations environnementales ». Cette ligne conteneurisée de Bolloré Logistics en service entre Le Havre et Bonneuil-sur-Marne depuis un peu moins d’un an est une solution acceptable en termes de transit time, compétitive en termes de prix grâce aux tarifs négociés avec Ports de Paris. « Nous croyons fermement à cette ligne qui rencontre un écho favorable chez nos clients chargeurs. Pour Bolloré Logistis, c’est un investissement. C’est une opération-pilote lancée à nos propres frais. L’optimisation de cette solution de report modal demeure un défi en 2019 ».
Pour le lancement de cette ligne, Bolloré Logistics a travaillé avec la Scat : « Son soutien a été déterminant », souligne Henri Le Gouis.
Comme autre solution de report modal, Bolloré Logistics pilote les flux ferroviaires de l’usine d’un grand acteur de l’industrie agro-alimentaire. Depuis septembre 2018, un train de 750 mètres de long, fonctionnant à 80 % à l’électricité, transportant 54 conteneurs, circule 5 fois par semaine entre le site de production situé dans le Gard et le port de Marseille-Fos (Bouches-du-Rhône), soit un trajet de 100 km. Le trafic total prévu atteint plus de 10 000 EVP par an. Cela signifie que 70 % de l’export maritime va désormais passer par le rail. Autre exemple de solution de report modal à laquelle participe Bolloré Logistics : « En Europe, dans le cadre de la Nouvelle Route de la soie, nous faisons aussi monter en puissance une solution ferroviaire entre Huan et Duisbourg qui est la principale plate-forme ferroviaire pour la Chine sur le Vieux continent. Il s’agit de conteneurs complets », explique Henri Le Gouis. Le développement de cette ligne ferroviaire passe d’abord par une stratégie de massification pour fiabiliser la solution et pour emporter l’adhésion des chargeurs
Ne pas oublier la valeur de l’humain
D’une façon générale, pour favoriser le report modal, il faut une mutualisation des chargements. Il faut aussi des équipes dédiées aux projets en lien avec la desserte de l’hinterland et les solutions de report modal. « Il y a une expertise humaine nécessaire au-delà des outils disponibles et des solutions déjà en place, relève Henri Le Gouis. Nous avons des équipes dédiées à l’inland au sein de Bolloré Logistics et qui sont réparties dans 3 centres de service partagé. Ils sont basés à Fos, Montoir et au Havre. Auparavant, l’inland relevait du maritime ».
L’humain est également indispensable du côté des chargeurs dont les équipes doivent aussi avoir le soutien de leur direction générale pour avancer vers des solutions de report modal pour faire évoluer la chaîne logistique en place. Il s’agit de dépasser le poids des habitudes et des craintes par rapport à toute solution nouvelle. Le rôle et l’influence des directions générales des grands comptes seront déterminantes pour un mouvement de bascule fort en faveur du report modal en lien avec les préoccupations environnementales. Sans oublier que l’approvisionnement des grandes agglomérations va de plus en plus imposer les solutions de report modal. « Les grands groupes doivent s’engager comme nous nous engageons », conclut Henri Le Gouis.