SNTC-Carline, une chaîne logistique équilibrée entre 3 modes

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Filiale de Soufflet, SNTC Carline assure pour ce groupe agroalimentaire du transport en conteneurs de malt au départ de Nogent-sur-Seine vers Le Havre. Pour Soufflet, la voie d’eau est essentielle, couplée avec le ferroviaire et la route. Sommaire du dossier :

La SNTC-Carline est une filiale du groupe familial agroalimentaire français Soufflet de dimension internationale. Créée en 2003, elle assure pour le groupe du transport en conteneurs de malt au départ de Nogent-sur-Seine à destination du Havre. De ce port, le malt est expédié à l’international.

« C’est un flux régulier, rodé, historique qui répond à une volonté d’assurer en amont nos exports par la voie d’eau », rappelle Lionel Le Maire, directeur transports du groupe Soufflet. Deux barges réalisent les voyages, soit entre 40 et 50 % du tonnage de malt destiné à l’export depuis Le Havre. Le solde emprunte le chemin de fer (Valenton-Le Havre) avec du pré et post-acheminement par la route. « Nous ne pouvons pas miser seulement sur la voie d’eau pour ce flux, continue Lionel Le Maire. Le transport fluvial ne suffit pas compte tenu notamment des aléas de navigation sur la Seine».

A partir de Nogent-sur-Seine, à l’aller, les deux barges touchent Gennevilliers, Limay puis Rouen où il y a une rupture de charge : les conteneurs sont chargés sur des poids lourds qui desservent Le Havre. Au retour, les barges font le trajet chargé de conteneurs vides, ce qui assure la rentabilité de la ligne. « Nous n’allons pas jusqu’au Havre en bateau car il n’y a pas d’accès fluvial direct possible à Port 2000. C’est la raison pour laquelle, nous attendons la chatière. D’autre part, les conditions actuelles de fonctionnement du terminal multimodal LHTE ne sont pas adaptées à nos besoins ni à la compétitivité de notre chaîne logistique. L’équilibre économique de nos rotations est fondé sur un flux retour de conteneurs vides qui ne sont pas disponibles au LHTE, d’autant plus que nous avons besoin de conteneurs de qualité alimentaire (food grade) pour le malt afin de répondre aux exigences de nos clients ».

Un autre élément de rentabilité de la ligne est l’optimisation du plan de transport avec une fréquence maîtrisée des rotations, une régularité des flux mais aussi l’optimisation des opérations de chargement et de déchargement. La flexibilité constitue un autre élément capital permettant notamment de gérer les aléas de navigation : crue, niveau d’eau, tirant d’air, pannes des ouvrages… Il doit y avoir une flexibilité entre les modes de transport pour permettre un report rapide en cas de nécessité et assurer la continuité du service. Pour Lionel Le Maire : « Nous équilibrons notre chaîne logistique avec les 3 modes- fluvial, ferroviaire, route- ainsi que par le volume transporté élevé, un flux aller-retour. La flexibilité et la qualité de service sont au rendez-vous à Limay, à Rouen. C’est un peu plus compliqué au  Havre».

Le tout-route n’est plus adapté

La Scat a été actionnaire de la SNTC Carline lors de son lancement. Aujourd’hui, c’est l’un des deux commissionnaires de transport qui met à disposition l’une des deux barges entre Nogent-sur-Seine et Rouen. « Nous sommes deux sociétés qui cherchent à garantir la rentabilité économique de leur activité. Nous travaillons en confiance, en transparence pour trouver les meilleures conditions possibles pour le bateau. Nous collaborons à livre ouvert sur les coûts d’exploitation de la barge. Notre partenariat avec la Scat concerne les conteneurs mais aussi le vrac de céréales ».

Chaque année, ce sont 700 000 à 800 000 t de céréales du groupe Soufflet qui sont transportés par des unités fluviales sur la Seine. « Le transport massifié est un élément important pour les céréales en vrac à l’export, souligne Lionel Le Maire. C’est efficace et rentable sachant qu’une logistique compétitive en amont des ports est essentielle pour ces produits ». Cela permet un maintien de la compétitivité des céréales à l’export par une maîtrise des coûts logistiques et une rémunération correcte des agriculteurs, sachant que le cours des céréales est mondialisé. « Dans ce contexte, les transports fluvial et ferroviaire dans des conditions optimales sont des leviers importants et pertinents pour la compétitivité des céréales à l’export ».

Le groupe Soufflet, en tant que chargeur, croit aux transports fluvial et ferroviaire partout où c’est possible et économiquement pertinent. « Le tout-route n’est plus la solution adaptée aujourd’hui. Nous sommes convaincus qu’il y a de la place pour les transports massifiés à l’avenir. Nous avons besoin de davantage de volonté politique en faveur du fluvial et du ferroviaire et d’investissements dans les infrastructures. Pour nous, à Nogent-sur-Seine, il y a notamment le sujet de la liaison à grand gabarit avec Bray-sur-Seine. Les investissements doivent s’inscrire dans la durée et les budgets ne doivent pas être remis en cause comme ceux de VNF. Il ne faut pas non plus oublier les besoins du côté des lignes capillaires ».

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