Flexiloire : 5 ans pour atteindre la rentabilité

Article réservé aux abonnés

Crédit photo Frederic Thual
Les trois acteurs publics ont donné 5 ans à l’opérateur choisi, la Compagnie ligérienne de transport, pour atteindre une rentabilité pour le service fluvial Flexiloire entre Nantes et Montoir-de-Bretagne. Sommaire du dossier :

L’initiative du lancement du service fluvial Flexiloire entre Nantes et Montoir-de-Bretagne en janvier 2018, inauguré en avril, appartient à Nantes-Saint-Nazaire Port, à Nantes métropole, à la communauté d’agglomération nazairienne. Ces trois acteurs publics se sont emparés du projet d’une liaison fluviale sur la Loire pour répondre à un besoin industriel existant sur le territoire dont les axes routiers sont très sollicités. De son côté, l’axe fluvial ne proposait pas d’offre de transport autre que celle en relation directe entre un chargeur et un opérateur fluvial, sur la base d’un besoin massifié et conséquent.

Au cours des études de faisabilité, Nantes-Saint-Nazaire Port a identifié que les besoins logistiques du territoire avaient largement une origine ou une destination maritime. Les 3 acteurs publics ont opté pour le lancement d’un service fluvial régulier pour répondre aux besoins de transport des industriels par une offre nouvelle de services logistiques entre Nantes et Saint-Nazaire. Suite à l’appel d’offres, l’opérateur de transport choisi est la Compagnie ligérienne de transport (CLT). Et le projet s’est concrétisé par un service entre Nantes-Cheviré et Montoir pour un premier chargeur intéressé, Airbus.

« Le nerf de la guerre, c’est d’abord un grand chargeur qui est venu diminuer le risque du démarrage du service. L’engagement d’Airbus, qui a affirmé son intérêt industriel pour la régularité du service, peut permettre de convaincre d’autres chargeurs des atouts de la solution fluviale. Parallèlement, il y a le contexte d’un axe routier très sollicité et la recherche de solutions alternatives. Après viennent les aspects de mutualisation et de remplissage », explique Lénaïck Le Faou, directrice de la CLT, dont l’investissement revient à 5 M€ pour l’acquisition de la barge, du pousseur sans oublier l’équipage dédié de 3 personnes. Les 3 acteurs publics se sont engagés à couvrir un déficit maximal de 420 000 €HT sur 5 ans.

L’un des atouts du service fluvial régulier Flexiloire est que les 3 acteurs publics ont donné 5 ans à l’opérateur CLT pour atteindre une rentabilité et faire en sorte que le modèle économique soit viable. « Le business plan prévoit une montée en puissance sur 5 ans pour asseoir le service régulier, diversifier l’offre avec différents chargeurs. Nous prévoyons une maturité du service multi-chargeurs à horizon de la troisième année. Nous pouvons aussi proposer plusieurs points de connexion. Actuellement, le service de base s’effectue entre Nantes-Cheviré et le terminal roulier de Montoir. Mais nous pouvons aller vers le Sud et vers le Nord pour accompagner des besoins industriels où qu’ils se trouvent sur le plan géographique ».

Bientôt deux chargeurs en plus d’Airbus

« Nous avons rencontré beaucoup de chargeurs en 2018 pour leur présenter le service Flexiloire, raconte Lénaïck Le Faou. Nous avons réalisé quelques trajets de transport sporadiques et occasionnels en plus du flux régulier pour Airbus. Ces rendez-vous nous ont conduit à un constat : les modifications d’une supply-chain existante et mise en place par un chargeur ou par un commissionnaire de transport ne s’opèrent pas en quelques semaines ou mois. Les schémas établis sont très rodés, la prudence est de mise. Pour convaincre, nous incitons à une segmentation pour tester le service ». Les échanges ont aussi montré une incertitude sur qui maîtrise réellement la logistique, qui est le donneur d’ordre ? Le chargeur, un opérateur, une compagnie maritime, les réponses sont diverses.

Tout ce travail mené en 2018 par CLT n’a toutefois pas été vain : d’ici mars ou avril 2019, deux nouveaux chargeurs ont décidé d’utiliser Flexiloire. « C’est une perspective qui peut changer la donne », selon Lénaïck Le Faou qui précise que l’un des deux chargeurs a pris sa décision aussi en marquant un intérêt sur les atouts environnementaux du transport fluvial. « Mais notre démarche commerciale se positionne toujours par rapport à un prix compétitif comparativement au transport routier de marchandises. Les préoccupations environnementales constituent un plus qui fait basculer ensuite mais ce n’est pas un élément décisionnel. Le coût reste le point central. Le fluvial évolue dans un contexte concurrentiel et compétitif ».

Plus généralement, pour Lénaïck Le Faou, le fluvial peut aussi se différencier de la route en mettant en avant ses atouts pour le transport de colis exceptionnel et de masse indivisible.

Actualité

Dossier

À la une

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15