Les premiers effets de la crise sanitaire se sont fait sentir de façon très contrastée dans les ports du Benelux. Au premier trimestre, Rotterdam a chuté de 9,3% à 112,4 millions de tonnes de trafic maritime. North Sea Port (Gand, Flessingue et Terneuzen) affiche un repli de 6,6% à 16,7 Mt. À l’inverse, Anvers reste orienté à la hausse, gagnant 4% à 59,1 Mt.
Le résultat le plus surprenant est sans doute celui annoncé par Zeebrugge. Le port côtier belge a poursuivi sur sa lancée très positive de 2019 en réalisant un score de 14,39 Mt. Il n’avait jamais fait mieux en un seul trimestre.
Les raisons de la performance
Les vracs liquides ont été quasiment multipliés par trois, passant de 2,04 à 5,59 Mt (+174%), sous l’impulsion du quadruplement des trafics de gaz naturel liquéfié (+294%). Le terminal de Fluxys dans l’avant-port a accueilli 73 grands gaziers au premier trimestre 2020, contre 24 dans la même période de 2019.
Le redémarrage de l’activité conteneurs s’est confirmé, avec une croissance de 15,9% en volume (à 4,43 Mt) et de 11,1% en EVP (à près de 440 000 EVP). Les six escales annulées de porte-conteneurs en provenance de Chine en mars n’ont fait que freiner cette expansion.
Dans les deux cas, l’activité avait été relativement faible durant les trois premiers mois de l’année dernière. Le trafic gazier n’avait pas encore véritablement entamé sa remontée et le terminal à conteneurs de China Shipping Ports dans l’avant-port n’a été repris qu’à partir de mai 2019 dans la rotation de deux services de l’Ocean Alliance entre l’Asie et l’Europe.
Les vracs secs ont contribué au record trimestriel en augmentant de 35,7% à 372 000 tonnes.
Incertitude pour le reste de l’année
À l’inverse, le trafic roulier a baissé de 12,1% pour retomber à 3,82 Mt et celui des voitures neuves a perdu 15,6% à 660 134 unités, suite à l’arrêt partiel de l’industrie automobile et à la fermeture de garages et concessionnaires à partir de mars. Aux dernières nouvelles, plus de 100 000 voitures attendent d’être distribuées sur les terminaux zeebrugeois.
Les diverses conventionnelles reculent de 24,4% à près de 173 000 tonnes, notamment du fait de la conteneurisation accrue de produits forestiers.
Toutefois, comme les autres ports, Zeebrugge est entré depuis avril 2020 dans une zone de plus fortes turbulences du fait de la crise du Covid-19. P&O Ferries s’est vu contraint de réduire très sensiblement son offre de transport sur le Royaume-Uni. Les croisières sont interrompues. Le trafic conteneurisé sera plus lourdement affecté par les annulations d’escales et le secteur roulier risque de souffrir du ralentissement de l’économie britannique. Le nouveau record que pouvait espérer Zeebrugge sur l’ensemble de l’exercice, pourrait être remis en cause si la crise perdure.