Suite à l’accident du Pampero, les opérations se poursuivent sur le Rhône

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Suite à l’accident du Pampero mi-février 2020, les opérations ont lieu pour sécuriser le bateau, dépoter le chlorure de vinyle puis évacuer l’automoteur avant d’entamer la réparation de l’écluse de Sablons lors de la période de chômage annuelle prévue du 8 au 19 mars. Suite à l'accident, dans la nuit du 17 février au 18 février 2020, du Pampero, automoteur gazier de 2 500 tonnes transportant du chlorure de vinyle monomère, après un problème technique lié à la porte aval de l'écluse de Sablons, des mesures de protection de l'environnement ont aussitôt été prises. Le chlorure de vinyle sert à la fabrication des plastiques et a pour particularité d'être un gaz toxique et inflammable. Atmosphère Rhône-Alpes, observatoire agréé par le ministère de la Transition écologique et solidaire pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air, a été sollicité par les services de l'Etat dès le 18 février afin de réaliser des mesures de ce gaz dans l'air environnant. Ces mesures de la qualité de l'air continuent à être réalisées suite aux diverses opérations de mise en sécurité du bateau et de dépotage de celui-ci. Le chlorure de vinyle est un gaz incolore ; en inhalation, il peut provoquer de la confusion, voire de la perte de conscience et une déficience respiratoire. A température ambiante, il se présente sous la forme d'un gaz toxique, incolore, à l'odeur douceâtre. C'est un composé très volatil et faiblement soluble dans l'eau. Lors de l'accident, une des cuves du Pampero a été endommagée et trois fuites avaient alors entraîné la libération d'une faible quantité de ce gaz qui se transporte sous forme liquéfiée. Les fuites ont été rapidement colmatées malgré la pression du gaz. Selon les prélèvements effectués, la concentration de chlorure de vinyle est « très en-deçà du seuil de toxicité ». Malgré ces niveaux rassurants, la préfecture de l'Isère recommande d'éviter le secteur pour des raisons de sécurité mais aussi pour ne pas perturber le travail des secours. Depuis le début des opérations suite à l’accident, un périmètre de sécurité de 400 mètres autour du Pampero est maintenu (voir notre article).

2 200 tonnes chlorure de vinyle à dépoter

L'automoteur accidenté, qui « présente une rupture en son centre », avait également à bord des produits pétroliers qui ont été transbordés pour éviter tout risque de pollution de l'eau. Les opérations de « dépotage » du gazole (soit l'action de pomper un produit présent à bord et de le transborder à bord des cuves d'un autre bateau) ont été effectuées sans difficultés. Il en va de même pour le coffrage des dômes (il s'agit de la partie supérieure des cuves), ce qui a permis d’envisager dès lors les opérations de dépotage du chlorure de vinyle.

Le dépotage des cuves n°1 à n°6 vers un autre bateau dépêché sur place dès l'annonce de l'accident à l'écluse de Sablons, commencé le 4 mars, s’est achevé quelques jours plus tard. Si ces premières opérations ont été un peu longues, elles ne présentaient toutefois aucune difficulté technique particulière.

La seconde phase, qui concerne les cuves 7 et 8, a été plus complexe. La timonerie du Pampero a chuté et son poids a endommagé les conduites de remplissage des cuves et celles de refoulement. Il fallait prévoir de la retirer. Couchée sur le pont du bateau depuis l'accident, la timonerie empêchait l'accès aux cuves et cela a nécessité « d'autres analyses afin de modéliser les conditions de cette nouvelle intervention ». Cette opération, ainsi que la dépose des tuyauteries présentes sur le pont de la péniche, réalisée dans les jours écoulés, était un préalable incontournable à la conduite de l’intervention de dépotage totale du chlorure de vinyle, contenu dans 8 cuves et représentant environ 2 200 tonnes de produit.

Une reprise de la navigation avant la fin mars

Une fois que les opérations de transbordement et de renflouement seront totalement terminées, l'écluse devrait être remise en état assez rapidement afin de permettre à la navigation de reprendre son activité grâce à la maintenance de la CNR. Celle-ci dispose d'un stock de portes similaires à celles de cette écluse, et donc disponibles pour une réparation en urgence. On compte plusieurs écluses sur le Rhône qui utilisent le même système de portes. La CNR a conscience que ce type d'avarie peut survenir et avoir pour conséquence de stopper la navigation pour une durée pouvant être très longue. Elle a donc à sa disposition un système de portes d'écluses en remplacement.

Les portes auraient (sous toute réserve) déjà été acheminées sur le site. Ce qui permettrait à la CNR de pouvoir maintenir ses délais pour la réouverture de l'écluse à la fin de la période de chômage annuelle programmée, soit le 19 mars 2020 (voir encadré).


En raison de l’indisponibilité de l’écluse de Sablons depuis le 18 février 2020, la navigation sur le Rhône est interrompue sur une portion de 10 kilomètres. Les travaux de remise en service de l’écluse seront menés par CNR après la sécurisation du bateau Pampero qui permettra de réaliser les opérations de dépotage (pompage du chlorure de vinyle dans un autre bateau) puis de procéder à son évacuation.

La navigation fluviale ne pourra reprendre avant l’interruption programmée pour les travaux annuels de maintenance des écluses du Bas-Rhône qui se dérouleront du 8 au 19 mars.

En l’état actuel, la navigation reste possible à l’amont et à l’aval de l’écluse jusqu’à l’interruption programmée pour les travaux annuels de maintenance qui se dérouleront du 8 au 19 mars 2020. Ce temps d’arrêt annuel de la navigation, initialement décidé avec VNF et en concertation avec les navigants, sera mis à profit par les équipes CNR pour mener le maximum d’interventions nécessaires à la remise en service de l’écluse dans les meilleurs délais.

Le Centre de gestion de la navigation (CGN) de CNR est en communication régulière avec les bateaux en mouvement sur le Rhône, à ce jour une quinzaine. Il assure une liaison avec les zones portuaires susceptibles de les accueillir et de veiller à leur ravitaillement. En raison de cette interruption du trafic, CNR a ouvert un dispositif de demande d’indemnisation pour les navigants.

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