Les céréales en concurrence avec le BTP

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Pour la première coopérative céréalière française, Axéréal, l’utilisation du transport fluvial est ancienne. L’un des enjeux actuels est de maintenir la place des céréales dans le transport fluvial dans un contexte de concurrence avec les besoins de la filière BTP dans le cadre des chantiers du Grand Paris. Axéréal est la première coopérative céréalière française avec une collecte annuelle de 4,5 millions de tonnes de grains auprès de 13 000 adhérents répartis sur neuf départements de la Beauce au Perche à l’ouest et du Berry, Nivernais, Touraine au sud, l’un des principaux bassins de production céréalier européen. « Pour les céréales, nous utilisons trois modes de transport à destination de la France et des pays limitrophes : les trains, les poids lourds, les barges, explique Sébastien Barthe, directeur Supply Chain d’Axéréal. Les barges ont les mêmes avantages que les trains, soit la capacité d’emport élevé et la régularité, auxquels il faut ajouter la souplesse que n’a pas le ferroviaire ». En région parisienne, l’utilisation des trains pour du transport de marchandises se trouve en concurrence avec les voyageurs et la congestion routière rend compliquée l’utilisation des poids lourds, « alors que le transport fluvial ne présente pas ces contraintes », continue Sébastien Barthe. Il ajoute que la voie d’eau constitue aussi un atout du point de vue écologique et environnementale. Elle permet un accès facile aux grands ports maritime de Rouen et du Havre pour les marchandises, que celles-ci soient en vrac ou en conteneurs. Elle permet de desservir le Nord de l’Europe. Pour le directeur Supply Chain d’Axéréal, le transport fluvial est aussi performant économiquement en termes de prix à la tonne transportée.

Trois installations portuaires

La coopérative Axéréal dispose de trois installations portuaires au bord de la voie d’eau, à Limay, en partenariat avec Sévépi, à Corbeil-Essonnes, à Monterau-Fault-Yonne. « Ces installations nous donnent la faculté de desservir certains de nos clients par le fluvial avec des bateaux pouvant transporter jusqu’à 2 000 tonnes de produits, cela correspond à 66 poids lourds en moins sur les routes », précise Sébastien Barthe.

L’utilisation du transport fluvial est ancienne voire historique pour cette coopérative. Ce sont, parfois, les clients qui organisent le transport, parfois, c’est Axéréal qui s’en charge. Dans ce cas, elle fait plutôt appel à un commissionnaire de transport qui organise une gestion des flux allers et retours. Parmi les évolutions constatées au fil du temps : la taille des bateaux augmente mais les besoins de cale pour des capacités d’emport adaptées, par exemple, au canal du Nord, 850 tonnes, existent toujours. Pour la desserte de l’Europe du Nord, la coopérative Axéréal attend beaucoup du projet de canal à grand gabarit Seine-Nord Europe. « Le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord Europe fera évoluer le marché du transport sur ce bassin ».

D’un point de vue plus global, Sébastien Barthe déclare : « Pour la filière céréalière aujourd’hui, il est d’un intérêt stratégique de garder les installations portuaires et de préserver le transport fluvial en France sur tous les bassins et axes. Il faut préserver et favoriser ce mode, ne pas détruire son maillage et son tissu économique. Le transport fluvial n’est pas un métier facile. Les investissements sont élevés pour les professionnels de ce secteur ».

Pour le directeur Supply Chain d’Axéréal, un autre intérêt stratégique de la filière céréalière est de conserver sa place dans le transport fluvial dans un contexte de concurrence notamment avec les besoins du secteur BTP dans le cadre des chantiers du Grand Paris. « Le Grand Paris met une forte pression sur la cale disponible compte tenu de la forte demande de transport pour des matériaux ou l’évacuation de déblais alors que l’offre de bateaux a tendance à stagner. C’est dans ce contexte-là que la filière céréalière doit maintenir sa place dans le milieu fluvial ».

InVivo et les coopératives Axéréal et NatUp ont signé mi-juillet 2019 la création de Grains Overseas, pour regrouper certains volumes de commercialisation de blé tendre et orge fourragère à destination des pays tiers à travers une offre plus compétitive et des gains d’efficacité. L’ambition de Grains Overseas, plate-forme commune de moyens de commercialisation à l’export entre les 3 coopératives, est d’exporter 4 millions de tonnes de blé tendre et d’orge fourragère par an à destination des pays tiers.

La France produit environ 37 millions de tonnes de blé tendre par an, dont 15 millions sont exportées vers les pays tiers. Les partenaires précisent : « Cet ensemble permettra notamment d’optimiser la supply-chain en mutualisant le réseau de silos fluviaux et maritimes de ses actionnaires, maximisant ainsi la performance économique de l’offre France à l’International ». Grains Overseas est une filiale du groupe InVivo, détenue à 60 % par InVivo Grains, 20 % Axéréal et 20 % NatUp.

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