Le Savannah, un bateau autonome pour la manutention

L’automoteur Savannah, doté d’une grue mobile sur laquelle peuvent-être ajoutés différents accessoires pour la manutention, est opérationnel sur le bassin du Nord depuis fin octobre 2020. L’automoteur Savannah était un bateau « ordinaire » dédié au vrac sec sur le bassin de la Seine. Des travaux ont été réalisés pour ajouter une grue mobile hydraulique à cabine déportée sur l’iloire, ce qui lui permet d’être autonome pour la manutention. L’investissement a été de 400 000 euros pour renforcer le bateau, construire le châssis de grue, y installer celle-ci ainsi que le système de déplacement. Sur la grue, peuvent être ajoutés différents accessoires comme une fourche pour la manutention de palettes ou une benne pour le vrac. « Des possibilités d’investissements peuvent être envisagées pour tout autre moyen de manutention nécessaire en fonction des besoins, explique Stéphane Pluenet, directeur général d’Agora fluvial, groupe Sogestran. Le fer de lance du Savannah, c’est sa grue mobile embarquée. Il n’a pas besoin d’une manutention à terre, il est doté de ses propres engins ». Il opère depuis la dernière semaine d’octobre 2020 sur le bassin du Nord.

Un bateau de travail

Cet automoteur peut faire du transport de marchandises mais c’est surtout un bateau de travail pour des chantiers très variés avec un besoin de manutention sans avoir besoin de prévoir un engin à terre. « Par exemple, nous sommes complémentaires des sociétés de manutention avec la grue et les engins dont nous disposons à bord de ce bateau et que nous amenons par la voie d’eau », continue Stéphane Pluenet.

Le Savannah est adapté pour l’entretien des berges pour lequel il suffit d’équiper la grue d’un élagueur. Il peut récupérer du bois flottant. Il peut être utilisé pour des travaux de « BTP flottant » comme du dragage. Pour des chantiers divers dans des villes du Nord dotées de voies d’eau, il peut livrer du matériel et/ou des matériaux, par exemple des bases de vie pour le BTP, et les décharger avec ses engins de manutention. Il peut aussi transporter des conteneurs (capacité de 20 EVP dont 2 frigoriques), il est alors « une variable d’ajustement » pour un trafic.

Le Savannah est opérationnel sur le bassin du Nord-Pas-de-Calais depuis la dernière semaine d’octobre 2020. « Nous l’avons implanté dans le Nord car il n’y a pas de bateau de ce type sur ce bassin, précise Stéphane Pluenet. Il y a aussi un marché potentiel avec l’avitaillement des navires au terminal méthanier de Dunkerque en matériel ou fourniture divers et variés ». Ses dimensions de 62 mètres de long sur 7,60 mètres de large et ses 800 tonnes de port en lourd lui permettent de naviguer sur une grande partie du réseau français mais aussi des pays du Benelux.

Recréer des activités industrielles avec la voie d’eau

Pour Stéphane Pluenet, cet automoteur autonome pour la manutention s’inscrit dans le contexte des transitions énergétique et écologique : « Les quais existent le long de la voie d’eau et peuvent être utilisés pour des besoins industriels. Ils ne doivent pas devenir uniquement dédiés à des activités de tourisme et de loisirs. La voie d’eau est un atout pour les collectivités qui peuvent renouer avec elle dans le cadre des chantiers qui sont réalisés dans les villes. Dans le Nord, de nombreux sites peuvent être desservis par la voie d’eau et l’autonomie de manutention du Savannah constitue un atout supplémentaire. Je suis convaincu que les villes peuvent travailler davantage avec la voie d’eau pour des activités industrielles ».