La modernisation des ouvrages de navigation de la Seine, dans l’optique de rattraper le retard pris dans l’entretien du réseau avant la mise en service du canal Seine-Nord, s’est poursuivie en 2024. En témoigne l’inauguration, le 11 octobre dernier, des écluses de Méricourt (78), dont la rénovation a été financée dans le cadre du Contrat de plan interrégional État régions de la vallée de la Seine (CPIER) pour un coût total de 92 millions d’euros.
Rénovation des écluses de Méricourt
Ces écluses, située à 60 km en aval de Paris, sont franchies chaque semaine par 260 bateaux et voient ainsi passer chaque année 7,5 Mt de marchandises et 195 000 passagers. La rénovation du site, engagée en 2020, s’est accompagnée de l’agrandissement de l’écluse n°1 pour porter sa longueur de 160 m à 185 m. Elle peut donc désormais, comme l’écluse n°2, laisser passer des convois de 180 m de long.
Un programme de modernisation à l’échelle du bassin de la Seine
L’année 2024 a aussi vu la poursuite d’autres travaux sur les ouvrages de navigation du bassin de la Seine : la rénovation de l’écluse principale d’Évry (91) a été achevée, tandis que se sont poursuivis la modernisation du barrage de Suresnes, qui tient le bief de Paris, ainsi que la rénovation du barrage de Poses (27), le dernier avant l’estuaire.
Au-delà de la rénovation des barrages et écluses, la modernisation des ouvrages de navigation de la Seine en vue de la mise en service du canal Seine-Nord, attendue pour 2030, passe aussi par la mise en télécommande des écluses.
La téléconduite des écluses pour la Seine entière dès 2026
Celles de Méricourt, récemment inaugurées, seront ainsi exploitées, dès la fin de l’année 2024, depuis un poste de commande centralisée (PCC) situé plus en aval, à Notre-Dame-de-la-Garenne, qui manœuvrera aussi les barrages et écluses locaux ainsi que ceux de Poses-Amfreville.
Le premier PCC pour des écluses de grand gabarit sur le bassin de la Seine a été mis en service il y a seulement quelques mois, en juin 2024. Il est situé à Compiègne et a la main sur le fonctionnement de huit écluses et quatre barrages de l’Oise : Venette, Verberie, Creil et Sarron.
À Conflans-Sainte-Honorine, un autre PCC est en projet, qui doit être installé dans l’ancienne bourse d’affrètement pour la téléconduite des ouvrages de navigation situés entre Méricourt et Paris : Andrésy, Chatou-Bougival et Suresnes.
Enfin, en amont de Paris, c’est à Vives-Eaux (77) qu’un PCC sera installé dès l’année prochaine pour piloter à distance cinq barrages et neuf écluses de la Seine amont.
La Petite-Seine avait une longueur d’avance
Plus en amont encore, la téléconduite des écluses est une réalité depuis sept ans sur la Seine à petit gabarit, avec la mise en service dès février 2017 d’un poste de commande centralisé à Mouy-sur-Seine, permettant la manœuvre à distance de sept écluses de la Petite-Seine, de Marolles à Beaulieu, et la surveillance de quatre barrages de navigation.
Le PCC de Seine-Nord téléconduit déjà les écluses du Nord-Pas-de-Calais
Le canal du Nord a aussi été équipé l’année suivante, avec six postes de téléconduite permettant de manœuvrer à distance les douze écluses situées sur la partie sud du canal, entre Pont-l’Évêque et Moislains.
Pour le réseau du Nord-Pas-de-Calais, un centre de téléconduite a été construit à Waziers, près de Douai. Progressivement, toutes les écluses de ce réseau passent ainsi en téléconduites, permettant la navigation 24 h sur 24 contre 18 h par jour précédemment. Ce centre de Waziers, ainsi que le centre secondaire installé à Valenciennes, procéderont également à la téléconduite des futures écluses du canal Seine-Nord Europe.
Étienne Berrier
