- UENF et OEB : mieux faire entendre la voix des opérateurs fluviaux en Europe
- La navigation intérieure doit sortir de l’ombre et du silence
- SNTC-Carline, une chaîne logistique équilibrée entre 3 modes
- Valoriser la rupture de charge
- Une stratégie volontariste en faveur du report modal
- Flexiloire : 5 ans pour atteindre la rentabilité
- Amener les clients à des solutions performantes
- Adaptation et réactivité sont nécessaires
- Un chargeur décide toujours sur 1 conteneur, 1 délai, 1 coût
- (Re)payer la route à son juste prix
- Le transport combiné rail-route, une solution d’avenir
- Être à l’écoute du client
Danser France est actif dans deux régions principales : l’Alsace et le Nord de la France. D’Ottmarsheim et Strasbourg, trois départs par semaine vers Anvers et Rotterdam sont effectués. Dans le Nord, Danser France dessert Lille, Dourges et Halluin, avec un départ par jour à destination de Rotterdam et surtout d’Anvers. À Lille, Strasbourg et Ottmarsheim, Danser France est présent en direct avec une équipe d’une vingtaine de personnes qui organise le transport fluvial, la manutention et le pré et post-acheminement routier avec des tractionnaires locaux.
« Nos lignes répondent toujours à une demande du marché, certaines d’entre elles existent depuis 20 ans, explique Guy Erat, directeur général de Danser France. Il y a toujours un risque au démarrage d’un service à cause de l’incertitude sur les volumes. Mais il y a toujours un volume de base. Une autre condition est aussi la présence d’un réseau de terminaux ». Au cours des 20 ans, les lignes connaissent des évolutions et des adaptations aux besoins du marché : augmentation ou réduction des fréquences, des schedules, des capacités des bateaux… « Il est indispensable d’être dans l’adaptation perpétuelle ».
Il cite l’exemple du nouveau terminal à conteneurs du port autonome de Strasbourg à Lauberbourg : « Pour le moment, nous n’avons pas encore réalisé d’escale mais nous communiquons sur le site auprès de nos clients. Là comme dans les autres terminaux, nos lignes accompagnent un trafic et utilisent un réseau d’escales ».
La principale différence entre la situation actuelle du marché par rapport à 10 ou 15 ans en arrière est une accentuation de la volatilité des trafics, ce qui correspond à la volatilité de l’activité des clients, pour Guy Erat. « Il est nécessaire d’être davantage réactif aujourd’hui qu’hier. Et dans ce contexte, la voie d’eau est une force, possède des atouts que n’a pas le ferroviaire. Il est plus aisé de déplacer des bateaux que de faire évoluer des sillons ». Une autre évolution entre hier et aujourd’hui relevé par Guy Erat concerne des changements plus fréquents de leur logistique par les chargeurs et pour des temps nettement plus courts. « Les appels d’offres portent sur 3 ou 6 mois au maximum quasiment plus jamais sur un délai d’un an. Nous devons adapter nos services en conséquences, être à l’écoute du marché ».
Transparent pour le client
Pouvoir s’appuyer sur le groupe Danser présent sur plusieurs bassins constitue un élément important pour la rentabilité et la compétitivité de la filière française. « Nous pouvons faire passer des bateaux d’une ligne à l’autre, d’un hub à l’autre, selon l’activité ou le niveau d’eau du Rhin, avec des limites liées au gabarit des voies d’eau ». Danser France réalise aussi de la mise à disposition de bateaux auprès de grands chargeurs, ou de terminaux à conteneurs pour le repositionnement des boîtes, ce qui supprime le risque lié au remplissage du bateau, mais avec, en contrepartie, un moindre retour sur investissement.
Danser France dessert Anvers et Rotterdam et se retrouve confronté aux difficultés d’accès des ports maritimes du Range nord européen. Là aussi, le maître mot pour Guy Erat est adaptation pour éviter la congestion portuaire. « Nous mutualisons si besoin les volumes avec d’autres opérateurs pour éviter de multiplier les escales de bateaux avec très peu de conteneurs aux différents terminaux ». L’autre solution du plan d’action mis en place par Anvers pour éviter la congestion est la massification sur des hubs situés à l’extérieur pour les bateaux amenant moins de 30 EVP sur un terminal.
« Notre rentabilité est totalement conditionnée à notre capacité d’adaptation pour faire évoluer les fréquences, les volumes, les capacités, les dessertes de hubs. Nous devons être toujours plus réactifs. Et tout ceci est parfois complétement transparent pour le client. Enfin, il faut aussi convaincre les artisans-bateliers avec lesquels nous travaillons en affrètement et prévoir des clauses pouvant permettre des changements dans les contrats avec eux ».