ArcelorMittal anticipe une demande d'acier en hausse de 3 à 4 % en 2024 grâce à l'Inde

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Aciérie Fos ArcelorMittal

Crédit photo ArcelorMittal
Le leader européen de la sidérurgie note des signes d'amélioration pour la demande d'acier alors que le déstockage s'épuise. Le marché mondial de l'acier en 2023 a été affecté par la faiblesse de l'économie en Chine. Pas de décision prise pour le rédémarrage du haut-fourneau de Fos, qui a coûté cher au trafic du port de Marseille l'an dernier.

Malgré des vents obliques persistants, la demande apparente mondiale d'acier (hors Chine) en 2024 devrait croître de 3 à 4 %, notamment tirée par l'Inde, a indiqué le directeur financier d'ArcelorMittal, Genuino Christino, dans des échanges avec la presse après la publication le 8 février des résultats financiers de l'entreprise pour l'année 2023.

« Nous observons déjà cette dynamique en Europe. Par exemple, les spreads ont commencé à se redresser à partir de niveaux très bas. La seule région qui se distingue est l'Inde, où nous prévoyons que la croissance de la consommation d'acier se maintiendra à un niveau très élevé », a ajouté le dirigeant.

En Inde, qui s'impose de plus en plus comme un relais de croissance à la Chine pour sa voracité en matières premières, ArcelorMittal s'attend à une nouvelle année forte pour sa consommation d'acier, dont la croissance est estimée entre 6,5 et 8,5 % par l'entreprise.

En Chine, plus grand consommateur d'acier au monde, les mesures de relance annoncées et les dépenses d'infrastructure associées devraient maintenir la demande entre 0 et 2 % d'après le sidérurgiste. Il y voit des signes avant-coureurs d'une reprise de l'industrie de la construction, grande consommatrice d'acier, malgré les grandes difficultés du secteur immobilier chinois depuis 2020, dont témoigne la faillite d'Evergrande en janvier, un important promoteur grevé d'une dette de plus de 300 Md$.

Le marché immobilier chinois représente environ 35 % de la demande d'acier du pays. Or, en 2023, l'investissement dans le secteur a dévissé de 16,5 %. La chute a eu un impact significatif sur l'activité de construction, la surface de plancher des nouveaux biens immobiliers ayant chuté à moins de la moitié de ce qu'elle était avant la crise.

Une baisse marginale de la demande en Europe

En Europe, ArcelorMittal prévoit une baisse marginale de la demande en 2024, principalement dans le secteur de la construction. Une éclaircie toutefois : le déstockage, dont a pâti la demande en 2023, s'épuise. Le besoin en produits plats pourrait donc se faire sentir. Le leader européen mise une croissance de l'ordre de 2 à 4 %.

Autre grand consommateur de ses produits, le secteur automobile européen ne manifeste pas de signe de faiblesse. ArcelorMittal gage sur une relative stabilité.

« 2024 devrait être une meilleure année pour nous en Europe en termes de consommation apparente d'acier », insiste Genuino Christino, observant en outre un redressement des prix.

58,1 Mt d'acier brut produit en 2023

ArcelorMittal a produit 58,1 Mt d'acier brut en 2023 (59 Mt en 2022), dont 28,93 Mt en Europe (31,90 Mt en 2022). Au quatrième trimestre, la production d'acier brut en Europe a chuté de 11,3 % en glissement trimestriel pour atteindre 6,63 Mt en raison de la maintenance à Gand et à Brême mais aussi de la fermeture du haut-fourneau n°1 à Fos, qui a largement pénalisé les trafics du port de Marseille.

Interrogé au sujet de son redémarrage, le directeur financier a esquivé, indiquant qu'aucune décision n'avait encore été prise.

En 2023, les ventes ont baissé de 14,5 % en glissement annuel pour atteindre 68,3 Md$, principalement en raison d'une baisse de 13,5 % des prix moyens de l'acier.

Les exportations totales ont totalisé 55,6 Mt (55,9 Mt en 2022), dont 13,3 Mt au quatrième trimestre (12,6 Mt en 2022) mais là encore en baisse par rapport au troisième trimestre 2023 (13,7 Mt).

Une perte nette au quatrième trimestre

En 2023, le chiffre d'affaires du leader européen de l'acier a fondu de 14,5 %, à 68,2 Md$ contre 79,8 Md$ un an auparavant. En cause, un repli des cours moyens de l'acier de plus de 13 % l'an passé, alors que les volumes sont restés stables.

Le sidérurgiste se félicite néanmoins du maintien de la rentabilité à la tonne d'acier.

ArcelorMittal a déclaré une perte nette de 2,97 Md$ au quatrième trimestre 2023, contre un bénéfice de 261 M$ à la même période de  2022, en raison de l'impact de la cession de ses activités au Kazakhstan et d'une dépréciation de 1,4 Md$ d'Acciaierie en Italie.

Adeline Descamps

Décarbonation en bonne voie ?

Lors de la présentation de ses résultats, ArcelorMittal a constaté une augmentation de la demande pour son acier à faible teneur en carbone en Europe (XCarb). Il a annoncé dernièrement un partenariat avec Vestas qui devrait utiliser le XCarb pour produire des tôles fortes pour un parc éolien offshore en Pologne.

En Espagne, ArcelorMittal a annoncé en novembre la signature d'un accord pour la construction d'un nouveau four à arc électrique de 1,1 Mt à Gijon. Lorsque le four à arc électrique sera opérationnel au cours du premier semestre 2026, le site pourra passer à la production d'acier à faibles émissions de carbone.

La technologie de la réduction directe du fer ou direct reduction of iron (DRI) est l’une des trois voies de décarbonation choisie par ArcelorMittal, avec l’augmentation du recyclage d’acier et le captage du CO2 résiduel.

Le leader européen de l'acier, qui s'est engagé sur une réduction de 35 % de ses émissions de CO2,en 2030, prévoit de le mettre en œuvre en France, en Allemagne, en Belgique, en Espagne et au Canada.

 

 

 

 

 

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