Les exportations agroalimentaires ont chuté de 16 % par an au cours des trois dernières années par rapport à la même période avant le Brexit en raison des contraintes engendrées par les nouvelles réglementations, a fait valoir un rapport du Centre for Inclusive Trade Policy, récemment publié. Le Brexit aurait ainsi coûté, selon les auteurs de cette étude, près de 3 Md£ (3,6 Md€) par an au cours des trois dernières années. De même, les importations agroalimentaires en provenance de l'UE ont diminué en moyenne de 8,7 %, engendrant un manque à gagner de 4 Md£ soit 4,8 Md€ par an.
En cause notamment, des contrôles frontaliers plus stricts, le Royaume-Uni étant considéré comme un « pays tiers » par l'UE depuis qu'il a quitté le bloc commercial à la suite d'un référendum en 2016. Au Royaume-Uni, des certificats sanitaires ont en outre été exigés au début de l'année pour les importations pour certains produits en provenance de l'UE, suivis d'inspections physiques, ce qui a entraîné des retards, des perturbations et une augmentation des coûts.
Sentiment très négatif
Par ailleurs, le sentiment concernant l'impact négatif du Brexit est prononcé dans de nombreux secteurs, notamment 70 % chez les producteurs de céréales, 68 % chez les éleveurs de bovins et les producteurs de lait et 81 % dans la production de fruits et de légumes.
« Alors qu'ils coïncident avec les impacts géoéconomiques significatifs, les flux commerciaux entre le Royaume-Uni et l'UE, en particulier les exportations, ne montrent aucun signe de retour aux niveaux antérieurs », ajoute le rapport. Le nouveau gouvernement britannique tente, pour sa part, de convenir de nouveaux accords avec l'UE afin d'assouplir les barrières commerciales.
Adeline Descamps