Dans le cadre de sa réorientation stratégique, Maersk Supply Service supprime 130 postes

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Dans le cadre de la réorientation de ses activités vers l'éolien flottant, Maersk Supply Service, l'ancienne filiale dédiée aux services maritimes offshore de Maersk, cédée en mai dernier, a annoncé fin août la restructuration de ses marchés et de ses services. Non sans conséquences.

Le parcours de Maersk Supply Service n’est manifestement pas plus facile en dehors du giron de A.P Møller Maersk dont elle est sortie en mai dernier après avoir été cédée à A.P. Møller Holding, actionnaire principal de Maersk (41,51 % des actions du groupe mais 51,45 % des votes), pour une valeur de 685 M$, ce qui a donné lieu à un gain net de 15 M$.

La filiale dédiée aux services maritimes offshore (36 navires, 1 300 navigants, 300 sédentaires lors de la vente) était la dernière entité qui résistait encore à la cession de toutes les activités que le groupe danois de transport et logistique ne considérait plus comme partie intégrante de son périmètre stratégique (conteneurs, services portuaires et logistique terrestre). À savoir toutes ses filiales dans l’énergie (Maersk Tankers, Maersk Oil & Gas et Maersk Drilling).

Avant la cession et après recapitalisation, Maersk avait positionné Maersk Supply Service sur le support à l'éolien offshore en plein essor, secteur à forte intensité de capital et d'investissement.

Restructuration en vue

Les acteurs du marché s'étaient alors demandé si ses nouveaux projets dans l’éolien étaient une tentative de rendre Maersk Supply Service « désirable » en vue de la cession ou correspondaient à un vrai intérêt pour l'éolien offshore.

« À l'avenir, les deux principaux domaines d'activité seront l'éolien offshore et les navires de soutien offshore (OSV), confirme Christian Ingerslev, le PDG de Maersk Supply Service. Les marchés des navires offshore continuent de s'améliorer et la transition énergétique s'accélère. Dans ces deux domaines, nous pouvons faire valoir une flotte jeune et économe, un équipage expérimenté et un concept unique d'installation de turbines éoliennes offshore qui pourrait révolutionner la manière dont les parcs sont installés ».

Offre de services revue, réorientation géographique

Ce portefeuille plus ciblé n’est pas sans conséquences. Dans le cadre de la réorientation de ses activités au cours des deux prochaines années, Maersk Supply Service (1 000 emplois, 30 navires et une unité en commande) a annoncé fin août une réduction de ses effectifs à terre et en mer de 130 personnes.

En termes d'opérations, elle va abandonner le marché en Australie et la région du Pacifique (après la fin des missions en cours de ses navires) et positionner sa flotte autour du bassin atlantique et de la mer du Nord.

« En resserrant notre offre de services et notre présence sur les marchés clés, nous allons accroître les synergies dans nos opérations et, ce faisant, améliorer notre rentabilité », justifie la direction. « Nous allons développer les marchés où nous sommes déjà présents afin de devenir plus compétitifs et nous positionner sur de nouveaux, plus attractifs et les mieux adaptés à l'entreprise ».

Nouvelle équipe de direction

L’équipe de direction sera également reconfigurée en fonction des nouvelles orientations. Le directeur des opérations (Mark Handin) et le responsable des solutions intégrées (Olivier Trouvé) quitteront l’entreprise d'ici à la fin du mois de septembre 2023.

Dans le même temps, un nouveau directeur commercial (Michael Reimer Mortensen) est entré en fonction le 1er septembre pour succéder à Jonas Munch Agerskov qui assumera « l'entière responsabilité de l'activité éolienne en mer » au sein d’un poste créé ad hoc de vice-président exécutif pour l'éolien en mer.
Les contrats d'affrètement à temps dans les activités historiques seront honorés, est-il précisé, mais l’entreprise ne s’engagera pas de nouveaux projets.

Un navire en cours de construction

En vue de cette nouvelle orientation, avant d'être cédée, MSS avait commandé son premier navire d'installation d'éoliennes (WTIV) auprès du constructeur singapourien Sembcorp Marine, qui devrait lui être livré début 2025. Et ce, après avoir remporté un premier contrat auprès d’Empire Offshore Wind, la coentreprise entre les compagnies pétrolières Equinor et BP, à la manœuvre sur le parc éolien offshore au large de la côte est-américaine.

Dans le cadre de ce contrat, Maersk Supply Service a conclu un accord avec Kirby Offshore Wind, une filiale de Kirby Corp., l'un des plus grands exploitants de navires de services offshore aux États-Unis en vertu de la loi américaine Jones Act.

En France, elle a décroché un contrat pour le transport et la livraison de trois éoliennes destinées au projet Éoliennes Flottantes du Golfe du Lion, au large de Leucate. Les opérations en mer sont prévues pour le quatrième trimestre 2023.

Marché porteur

Les commandes d'éoliennes ont nettement augmenté au premier semestre 2023 comparé à la même période de 2022, en particulier grâce au rebond en Amérique du Nord (effet Inflation Reduction Act, vaste programme de transition énergétique) et au maintien de la demande en Chine, premier acquéreur, selon une étude qui vient d'être publiée par cabinet d'étude Wood Mackenzie.

De janvier à juin, les commandes d'éoliennes ont représenté une capacité de 69,5 GW, en hausse de 12 % et une valeur de 40,5 Md$. L'éolien offshore (+ 26% en glissement annuel) a représenté 17 % des capacités de commandes.

Adeline Descamps

 

 

 

 

 

Maersk se résout à céder Maersk Supply Service

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