La CMB de la famille Saverys sommée de payer 36 M$ supplémentaires pour Euronav

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Crédit photo ©Euronav
La nouvelle organisation de la Compagnie maritime belge, articulée autour d'Euronav qui a changé de pavillon et de stratégie, connait un nouvel imprévu. La CMB a été condamnée à effectuer un paiement supplémentaire aux anciens actionnaires du géant pétrolier belge et à rouvrir et améliorer l'offre pour les actions restantes.

La saga Euronav depuis le retour de la famille belge d'armateurs Saverys aux manettes ne semble jamais à court d'un rebondissement, à chaque fois présenté comme ultime.

Euronav est devenue CMB.Tech le 1er octobre. Il ne s'agit pas d'un simple changement de pavillon mais d'une transformation radicale. L’armateur de pétroliers se dilue au sein d’un groupe qui couvre désormais tous les segments du transport maritime avec les apports des sociétés de la Compagnie maritime belge (CMB) fondée par la famille Saverys.

Un paiement supplémentaire à verser

La nouvelle organisation vient de se heurter à un nouvel imprévu ou du moins rattrapé par un contentieux. Au début de l'année, un tribunal belge avait jugé que CMB avait mal calculé le prix de l'offre d'Euronav et a placé la décision relative à l'ajustement du prix des actions sous la juridiction de l'Autorité belge des services et marchés financiers (FSMA). Cette situation a fait suite à des plaintes déposées par des investisseurs américains, FourWorld Capital Management, concernant l'offre publique d'achat obligatoire de CMB sur Euronav, opération menée dans le cadre de la vente de 24 VLCC à Frontline, pour un montant de 2,35 Md$. Cette transaction avait soldé une bataille épique longue de 18 mois entre les deux mastodontes européens du transport maritime de pétrole.

Le tribunal a estimé que le prix de certains navires vendus à Frontline impliquait des avantages spéciaux pour la société de ce dernier, d'une valeur de 0,52 $ par action dans l'offre de CMB. Dans un communiqué en date du 9 octobre, la société belge indique que « conformément à une ordonnance de la FMSA, elle effectuera un paiement supplémentaire de 0,52 $ par action à tous les actionnaires qui avaient transféré leurs actions à CMB dans le cadre de l'OPA (laquelle avait expiré le 15 mars) et la réouverture de l'offre à un prix ajusté de 12,66 $ ».

CMB a précisé qu'elle effectuerait les paiements ultérieurs le 31 octobre et qu'elle rouvrirait l'offre publique d'achat obligatoire au plus tard le 4 décembre.

Changement de cap

Le groupe belge, qui couvre désormais la plupart des segments du transport maritime avec Euronav qui affrète des VLCC et des suezmax, Bocimar des vraquiers, Delphis des porte-conteneurs, Bochem des chimiquiers et Windcat des navires de support à l’éolien, a réalisé un résultat net de 679,6 M$ au cours du premier semestre. Les résultats du troisième trimestre sont attendus le 7 novembre.

Fort de ses résultats obtenus en dépit d’un chiffre d’affaires en baisse de 196 M$ par rapport au premier semestre 2023 (492,37 M$), l’entreprise devait attribuer un dividende de 4,57 $ par action (194 millions en circulations versus 201 millions à fin juin 2023). L'Ebitda (résultat opérationnel avant amortissement sur immobilisations) pour la même période s’est élevé à 261,2 M$, soit un petit gain de 13 M$.

Des mutations non sans vagues

Pour mémoire, les mutations encadrant Euronav s’inscrivent dans le cadre de la reprise en main d’Euronav par la famille Saverys pour contrer les manœuvres de Frontline et de son actionnaire redouté John Fredriksen, le grand magnat du transport maritime, actionnaire dans nombre d'entreprises du secteur pétrolier.

Les Saverys, qui font partie des fondateurs de l'armateur belge de VLCC Euronav avant de progressivement s'en désengager, défendent aujourd’hui une stratégie visant à réduire progressivement la part des revenus issus du transport de pétrole brut et faire de la place à des actifs maritimes à faibles émissions de carbone, ce que le dirigeant suggère par « à l’épreuve du temps ».

Le groupe CMB, qui opère 160 navires, avait 50 nouvelles unités en construction à la fin du deuxième trimestre pour lesquels il a engagé 2,7 Md$. Un investissement qu’il finance par des emprunts bancaires, du crédit-bail et ses liquidités issues notamment de la vente de ses grands et vieux pétroliers.

Adeline Descamps

 

 

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