Chaque année, l’OPTL publie un rapport riche d’enseignements sur l’emploi dans les métiers du transport et de la logistique, sur la base d’une étude poussée des créations de postes, d’entreprises, des défaillances. Les activités suivantes sont auscultés dans les détails :
- transport routier de marchandises (TRM),
- transport routier de voyageurs (TRV),
- déménagement,
- location de camions avec ou sans chauffeur,
- messagerie et fret express,
- affrètement et organisation des transports,
- prestataires logistique,
- transport sanitaire.
Il faut une année à l’équipe de l’OPTL pour analyser les données issues des déclarations des dirigeants d'entreprises. Ainsi, dans le rapport 2024 publié le 16 décembre, les chiffres sont ceux de 2023.
Le transport et la logistique représentaient 807 685 salariés en France à fin 2023. Ces secteurs d’activité ont gagné 2 400 salariés en un an, soit une croissance de 0,3 % entre fin 2022 et fin 2023, ce qui marque un ralentissement puisqu’elle était de +1,3 % à fin 2022, et +4,2 % à fin 2021.
Baisse du nombre de conducteurs routiers en France. Les conducteurs représentent les deux tiers des salariés de tous ces secteurs d’activité. Ils étaient 540 649 à fin 2023. On observe une baisse de plus de 2 700 conducteurs dans la branche en 2023. En revanche, les effectifs des familles professionnelles Direction et Exploitation transport progressent respectivement de 10 % et de 6 %.
Notons que près de 9 conducteurs sur 10 qui font partie du secteur TRM conduisent des poids lourds.
Alors qu’il représente plus de la moitié des effectifs de la branche, le nombre de salariés du TRM a régressé de 0,5 % en un an, passant de 426 584 employés à fin 2022 à 424 503 à fin 2023.
La rémunération augmente. En moyenne, un salarié en équivalent temps plein de la branche a perçu en 2022 une rémunération brute de près de 33 118 € par an, ce qui constitue une hausse de 5 %. En rémunération nette, un salarié en équivalent temps plein a perçu 25 470 € par an (+4 %).
Dans les métiers de la conduite, les conducteurs routiers et grands routiers touchent un salaire plus élevé que les autres. Mais c’est au prix d’un nombre moyen d’heures salariées plus important : 1 399 heures par an en 2022, soit 18 heures de plus qu’en 2021.
Les ouvriers non qualifiés ont les rémunérations horaires les plus faibles de la branche : ils gagnent en moyenne 10,59 € net par heure dans le transport sanitaire, 11,16 € dans le transport routier de marchandises et 11,99 € dans le transport routier de voyageurs.
Moins d’emplois sont créés. L’emploi est en baisse en 2023 : le nombre d’offres déposées dans la branche a chuté de 10 000 (12 %). Les CDI représentent 73 % de ces embauches, et leur proportion recule de 3 points. Seulement 2 % des recrutements sont destinés à accroître les capacités de production par création d’emploi (ils représentaient 6 % en 2022).
Les salariés vieillissent. Les embauches sont plus souvent motivées par le remplacement des départs en fin de carrière, dans un contexte de vieillissement des salariés : en 2023, 12 % des effectifs avaient plus de 60 ans (contre 9 % en 2013) et 40 %, plus de 50 ans.
L’âge moyen des salariés de la branche s’établit à 44 ans et demi. Cela pose un problème de relève dans les années à venir, les salariés de moins de 30 ans n’étant pas assez nombreux. « France travail considère que notre secteur est en situation de très grande difficulté de recrutement », souligne Bruno Lefebvre, président de l’OPTL.
Projections optimistes pour 2024. L’Observatoire estime que le nombre de salariés augmenterait de 3 162 au cours de l’année 2024, ce qui porterait à 810 847 leur total à la fin de l’année 2024 dans les établissements des transports routiers et auxiliaires de transport, soit une augmentation de 0,4 % (les chiffres définitifs seront connus dans l'année 2025). Les entreprises de transport de marchandises et de la logistique affrontent un repli de la consommation des ménages en volume du fait de l’inflation. Toutefois, elles bénéficient de la hausse des prix du transport routier de fret et de la baisse des prix du coût du gazole professionnel, tandis que le développement croissant du e-commerce offre de belles perspectives au secteur.