Alors que l’épisode neigeux soudain se dissipait, une autre tempête démarrait. Samedi 23 novembre, François Durovray, au micro de RTL, affirmait que : « Des préfets avaient pris des interdictions de doubler des poids lourds ou de circuler pour les poids lourds qui n'ont pas été respectées… Il y avait une interdiction de déplacement, et des poids lourds l'ont quand même fait. Ils se sont mis en portefeuille, c'est-à-dire qu'ils se sont mis en travers de la chaussée ». Des déclarations qui ont fait réagir les syndicats de salariés et les transporteurs.
Coupable idéal ? « Laisser penser que les situations de blocage constatées sur certaines routes ou autoroutes sont du seul fait de « conducteurs irresponsables » n’est pas sérieux, déplore Jean-Marc-Rivera, délégué général de l’Organisation des Transporteurs Routiers Européens (OTRE). Qui peut croire que les conducteurs bloqués étaient fous de joie dans leur cabine ? ». Même colère pour FO Transports et logistique, qui y voit une forme de mépris : « Peut-on dire cela quand les routiers sont livrés à eux-mêmes, sans information, sans boire, sans manger, sans hygiène ? » Des témoignages indiquent en effet que des centaines de camions sont restés bloqués par des barrages de gendarmeries, sur injonction des préfectures, même quand la neige se dissipait.
Changement de cible. Guillaume Cadart, président de la CFTC Transports, reconnaît de son côté, une forme de responsabilité... des employeurs : « Si les conducteurs étaient sur les routes, c’est que les entreprises de transport leur ont demandé d’y aller ». Un avis que rejette Jean-Marc-Rivera : « Qui peut croire que les chefs d’entreprise ont donné pour consigne de rouler coûte que coûte au risque de mettre en danger les employés et en péril les marchandises des clients ? »
L'arbre qui cache la forêt ? La faute serait-elle ailleurs ? L'épisode neigeux a-t-il été correctement géré par les services de l'Etat et les collectivités locales ? Par les concessionnaires autoroutiers ? Qu'est-ce qui a causé le manque d'information ? Pour FO Transports et logistique, la réponse est claire : « Les téléphones portables qui, comme lors des catastrophes naturelles, peuvent relayer les messages, n'ont pas sonné ; les panneaux d’affichage sont restés muets... »
Défaut d'anticipation. Jean-Marc-Rivera souligne un manque d’anticipation et une mauvaise gestion de ce phénomène climatique : « La diffusion de l’information n’a pas été optimum, voilà tout. Il ne suffit pas de prendre un arrêté d’interdiction de circulation pour imaginer stopper le flux de milliers de poids lourds. Nous assumons nos responsabilités. Que chacun en fasse autant… »
Pour FO Transports et logistique, « le déneigement et les moyens qu'il implique en engins adaptés ne sont plus la priorité des départements et des régions, voire de l'État. Pire encore, sur les autoroutes concédées, les moyens sont dérisoires en comparaison avec les bénéfices engendrés par le péage ».
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