#Série d’été / Transport réfrigéré : les acteurs multiplient les tests sur le mix énergétique

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Camion Jacky Perrenot

En plus de tester le gaz et l'électricité, le groupe Jacky Perrenot explore les possibilités de l'utilisation de l'hydrogène pour son activité.

Crédit photo DR
Focus sur plusieurs transporteurs « du froid » dont les flottes sont à la recherche du mix énergétique le mieux approprié à leur métier, entre longue distance et distribution dans des agglomérations de plus en plus soumises à la mise en place de zones à faibles émissions.

STEF s’est engagé dans une démarche climat baptisée « Moving Green ». Au programme : réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030 (-13,3 % en 2021 selon la direction) et intégrer ses sous-traitants à sa démarche. En matière d’énergies alternatives, STEF a mis le cap sur le B100 avec l’objectif d’alimenter un tiers de son parc poids lourds (PL) à l’Oleo100, au bioGNV ou à l’électrique. Des solutions qui doivent constituer autant de sésames pour s’ouvrir l’accès aux zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes agglomérations françaises. Par ailleurs, le groupe se déclare en première ligne pour les tests en cours sur les camions électriques et pour les « avancées concernant l’utilisation de l’hydrogène » qu’il considère comme « l’énergie du futur ». Dans le cadre de sa démarche environnementale, STEF a recours à l’intelligence artificielle au travers d’une solution (DCbrain) permettant « une exploitation plus vertueuse du réseau de transport ainsi qu’une efficacité énergétique améliorée », explique Jean-Marc Platero, directeur des ressources techniques de STEF, qui a également instauré une démarche d’accompagnement de ses sous-traitants. Avec notamment une clause de réduction de l’empreinte carbone intégrée au cahier des charges.

Pour ses groupes froids, le numéro un européen du secteur entend capitaliser sur le projet FresH2, élaboré en collaboration avec Bosch, Carrier Transicold et Lamberet, lequel utilise une pile à combustible à hydrogène. Autre innovation : l’alimentation de la semi-remorque en électricité par un des essieux de la remorque en circulation.

Le temps des tests

Chez Jacky Perrenot, la transition énergétique est en marche depuis 2012. Sur les 6 000 moteurs en circulation, 15 % tournent déjà au GNC, au bioGNC, au bioGNL et à l’électricité. Au rayon gaz, l’unité Supra GNC maison offre une seule source de carburant pour alimenter à la fois le moteur et le groupe frigo au GNC et ce, avec un seul point de remplissage. Selon Denis Bertin, le directeur général Opérations et Développement du groupe, « cette technologie constitue une solution durable pour les livraisons urbaines ».

Depuis peu, l'entreprise drômoise s’est ouverte au B100 et au HVO (Hydrotreated Vegetable Oil ; huile végétale hydrotraitée) et prépare, pour fin 2023, l’intégration dans sa flotte de tracteurs à l’hydrogène dans le cadre de l’appel à projets RHyse en région Paca. Par ailleurs, il a mis en circulation deux porteurs électriques (Renault ZE 26 tonnes) doté d’un groupe électrique (Carrier Syberia) entraîné électriquement par le module de puissance Eco-Drive, lequel est alimenté hydrauliquement par le moteur du camion. « Ces véhicules ne génèrent aucune émission », assure Denis Bertin.

Jacky Perrenot a également recours à l’azote liquide pour alimenter certains de ses groupes froids. « Une solution zéro particule, qui garantit une empreinte carbone inférieure de 85 % par rapport à un groupe froid diesel », estime le directeur qui pointe également le gain en termes de nuisance sonore pour l’accès aux ZFE. Le groupe piloté par Philippe Givone – il vient de racheter la société lyonnaise Trans-Ajolans (10 M€ de chiffre d’affaires) – teste actuellement un groupe froid doté d’un système de réfrigération électrique autonome. En projet : des essais sur un groupe frigorifique à l’hydrogène.

Chez Bert&You, le « frigo » est une activité récente, depuis le rachat de Bourrat en 2018. Parmi les 1 100 moteurs du groupe, 80 ensembles roulent en température dirigée sous forme de trafics dédiés. Sur la quarantaine de tracteurs de la flotte au GNV (GNL et GNC), une trentaine est affectée aux lignes frigo (GNL principalement). Quant aux groupes de froid de dernière génération, ils fonctionnent au GNR mais devraient s’ouvrir à l’azote au premier semestre 2023. Le groupe vient de se doter d’un service « mobilités vertes » en charge de « préconiser les alternatives de demain en vue de réduire notre empreinte carbone », souligne Éric Cabaillé, responsable de la communication. Ainsi ce test sur deux porteurs électriques (un Volta Truck et un Renault ZE 16 t) vient d’être validé. Ajoutons le projet pilote monté avec Hyliko et Point P pour la mise en place d’un tracteur et d’un porteur à l’hydrogène. L’entreprise a recours également à cinq tracteurs électriques (Blyyd by Gaussin). « Pour les ZFE, nous ferons un mix énergétique entre hydrogène, biogaz et électricité. Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas une seule solution mais plusieurs », prévoit Éric Cabaillé.

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