Le 8 mars, l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF) a pris position sur le projet de révision de la directive européenne sur les poids et dimensions des camions. Devant être discuté le 11 mars par la Commission européenne, les mesures proposées pourraient « permettre aux chargeurs d’atteindre leurs objectifs de décarbonation », en optimisant l’énergie consommée par tonne transportée. « L’AUTF est favorable à ces évolutions, qui vont permettre de maximiser la charge utile des poids lourds dans un cadre de décarbonation progressive et réaliste, sans grever le potentiel de développement du fret massifié », souligne l’Association dans son communiqué.
Sur le 44 tonnes transfrontalier
L’AUTF soutient l’autorisation des poids lourds de 44 tonnes en transfrontalier jusqu’en 2035. Une mesure que les camions zéro émission (hydrogène ou électrique) conserveraient au-delà de cette échéance. « Cette évolution permettrait de décarboner tout de suite des flux actuellement réalisés par camion qui ne sont pas éligibles aux modes alternatifs », explique l’AUTF.
L’adoption de camions zéro émission
Dans le cadre de la nouvelle directive, les camions zéro émission pourraient bénéficier d’une charge utile augmentée de quatre tonnes par rapport à un véhicule lourd gazole. De la même manière, il n’y aurait pas de longueur spécifique pour ces camions plus écologiques. À noter que pour les opérations intermodales, les camions zéro émission pourraient transporter jusqu’à 48 tonnes et bénéficier de 30 centimètres de hauteur supplémentaire pour le transport de conteneurs grand volume « high cube ». « Adapter les poids et dimensions de ces véhicules est nécessaire pour ne pas réduire leurs capacités d’emport, ce qui retarderait leur adoption et nécessiterait d’augmenter le parc nécessaire pour transporter la même quantité de marchandises », avance l’AUTF.
La circulation des EMS entre deux pays voisins
La Commission européenne prévoit de faciliter le passage de frontière des camions « European Modular System », en instaurant des autorisations sans accord bilatéral. Toutefois, les États membres devront au préalable « évaluer leur impact sur la sécurité routière, l’infrastructure, l’environnement ou encore le transfert modal et pourront définir des exigences minimales ou un système de certification pour les chauffeurs ». « L’AUTF est en phase avec ces préconisations qui devraient contribuer à l’acceptabilité de ces solutions et à valoriser les conducteurs », indique l’association professionnelle des chargeurs. Avant de poursuivre : « Les Eco-combi sont adaptés à des cas spécifiques, surtout pour du transport de produits volumineux, il ne s’agit pas de demander leur généralisation ».